Fillon veut éviter les « excès » dans le débat sur les 35 heures

Pour toucher une nouvelle fois aux 35 heures, mieux vaut attendre le retour de la croissance, qui donnera du « grain à moudre » et permettra aux entreprises de « réenclencher » des négociations. Après Nicolas Sarkozy la semaine dernière, François Fillon a voulu calmer le jeu sur le dossier chaud de la rentrée sociale. Lors de ses voeux à la presse, lundi à Matignon, le Premier ministre a certes jugé le débat « légitime » mais il a appelé à avancer « sans dogmatisme et sans excès ». Se posant ainsi en arbitre entre Jean-François Copé et Xavier Bertrand, les deux rivaux générationnels et idéologiques de l'UMP.Pour François Fillon, « toute réflexion sur la durée légale du travail doit s'inscrire dans le cadre d'une analyse plus globale sur la convergence européenne ». Il a souligné que, si « les assouplissements » des lois Aubry existent déjà, il est difficile d'aller plus loin, « parce que des compromis ont été rudement négociés » et que « la récession a figé les positions ».Élément clé« Dois-je (...) préciser que les allègements (de charges) financent moins les 35 heures qu'ils ne soutiennent les emplois peu qualifiés. La sortie des 35 heures ne résoudrait que partiellement le problème du coût du travail de ces emplois. Il est donc hors de question de remettre en cause ces allègements qui sont un élément clé de notre compétitivité », a martelé François Fillon.Il est trop tôt pour savoir si le Premier ministre réussira là où Nicolas Sarkozy a échoué. La CFDT, qui ne veut pas entendre parler d'une remise en cause des 35 heures, n'a pas été convaincue par les déclarations du chef de l'État lors de ses voeux aux partenaires sociaux. « Le président de la République n'a pas totalement arrêté le débat, ce qui nous inquiète. Nous aurions aimé qu'il dise qu'on ne toucherait pas à la durée légale du travail », a indiqué François Chérèque, lundi, lors de sa conférence de presse de rentrée. Et de faire le parallèle avec l'épisode de 2008, lorsque le gouvernement avait pris tout le monde de court en insérant dans la loi sur la représentativité syndicale des assouplissements à la législation sur le temps de travail. « À l'époque, on avait un ministre du Travail, Xavier Bertrand, et un secrétaire général de l'UMP, Patrick Devedjian, qui étaient en conflit et se sont mis à parler temps de travail. Aujourd'hui, on a un secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, et quelques responsables qui n'ont pas eu la chance de rester au gouvernement et qui veulent régler des comptes avec le ministre du Travail », dénonce le secrétaire général de la CFDT.
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