Standard & Poor's pointe les faiblesses du secteur de l'assurance

L'agence de notation Standard & Poor's dresse un contrat pessimiste sur les perspectives des assureurs dans les prochains mois. Pour l'heure, le secteur de l'assurance a manifesté « une bonne résistance » selon l'agence et la plupart des sociétés continuent de bénéficier d'une note A (solide). Toutefois plusieurs ont connu des abaissements de notes au cours des quinze derniers mois selon S&P et le contexte financier réglementaire et technique fait peser des incertitudes sur l'évolution de la solidité des assureurs. D'ailleurs « 40% des notes de solidité financière ont des perspectives négatives à ce jour, montrant encore un potentiel de baisse », indique l'agence.La baisse et la volatilité élevée des marchés actions apparaîssent comme des facteurs particulièrement défavorables car ils réduisent la richesse latente des assureurs. Ils ont aussi pour effet d'orienter les épargnants vers des contrats d'assurance-vie en euros à capital garanti qui nécessitent davantage de fonds propres et sont plus coûteux pour les assureurs. La marge sur les affaires nouvelles en assurance-vie tend donc à se réduire. D'autant plus que la persistance de taux d'intérêt obligataires à un niveau faible rend les assureurs vulnérables dans un contexte de vive concurrence sur les taux de rémunération de l'épargne servis aux assurés, qui restent relativement élevés (entre 3,5 % et 4 %). Par ailleurs, l'éventualité d'une hausse brutale des taux d'intérêt présente un risque élevé pour les assureurs vie. En revanche, l'exposition à la dette souveraine grecque d'environ 8 milliards d'euros pour l'ensemble du secteur de l'assurance français est « globalement gérable  », selon Lotfi Elbarhdadi, analyste crédit assurance chez S&P.Hausses des tarifs En assurance dommages, l'augmentation de la sinistralité débutée en 2009 qui se poursuit en 2010 en raison notamment des catastrophes naturelles (Klaus et Quinten en 2009 et Xynthia en 2010) dégrade les résultats techniques des assureurs. Et les hausses de tarifs annoncées en habitation et en auto semblent insuffisantes pour « ramener les ratios de sinistralité aux niveaux observés avant 2009 », estime l'agence. Autant d'éléments qui, dans le contexte d'application des nouvelles normes de Solvabilité 2 accroissent les incertitudes sur la solidité des assureurs dans l'avenir. Séverine Sollier
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