Les Länder allemands, dernier recours pour Opel

Les Länder veulent aider Opel, malgré le refus de Berlin. Jeudi, à l'issue d'une réunion avec la chancelière Angela Merkel, les ministres-présidents des quatre régions abritant des usines de la filiale de General Motors ont fait savoir qu'ils voulaient étudier les moyens d'accorder seuls une aide financière au constructeur. Mercredi, le ministre fédéral de l'Economie, le libéral Rainer Brüderle avait refusé la demande de soutien déposée par Opel dans le cadre du « Deutschlandsfonds », le fonds créé pour aider les entreprises victimes de la crise. Selon le ministre, GM dispose d'assez de moyens pour restructurer Opel dont les problèmes ne sont pas conjoncturels. Une interprétation et un refus qui ont déclenché la colère des salariés, des syndicats et des dirigeants des Länder. Leur crainte : voir GM supprimer beaucoup plus de postes que les 4.000 annoncés jusqu'ici en Allemagne et même fermer un site. Le temps presse. Car, après le refus de Berlin, les banques risquent de rechigner à prêter à Opel. D'où la volonté de chercher une alternative. Selon Nick Reilly, son patron, Opel a besoin de 400 millions d'euros. Le ministre président de Thuringe a laissé entendre que les régions pourraient augmenter leurs garanties, permettant au constructeur de lever la somme nécessaire. Il ne faudra pas, de toutes façons, compter sur l'Etat fédéral. Le sommet de jeudi a accouché d'une souris. Sa convocation avait laissé supposer qu'Angela Merkel désavouait son ministre de l'Économie, ce qui avait créé de nouvelles frictions au sein de sa coalition. En fait, la chancelière a affirmé qu'il ne fallait plus compter sur une aide directe de Berlin. Et elle a exclu tout crédit de la Banque européenne d'investissement (BEI), évoqué dans la matinée, à cause de la nécessité d'apporter une garantie de l'État à ce type de prêt. Elle a simplement invité Opel à demander des fonds de soutien à la recherche « auxquels ont droit tous les constructeurs ». Et a donc, de fait, confirmé le « non » de son ministre. Un choix qui a « amèrement déçu » Kurt Beck, le ministre président social-démocrate de Rhénanie Palatinat, qui abrite l'usine de Kaiserslautern. Il semble que la paix au sein de sa coalition ait primé sur la volonté d'action de la chancelière. Mais elle devra politiquement assumer ce « lâchage ».Romaric Godin, à Francfort
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