Après les socialistes cette semaine, c'est au tour des centristes de tenir le haut du pavé. Ce week-end, le Nouveau Centre (NC) dirigé par Hervé Morin, tient congrès à Tours. Les amis du ministre de la Défense, dont les 23 députés du parti allié de l'UMP, ne sont pas réunis pour décider ou non d'avoir leur candidat à la présidentielle. Ce choix ne doit intervenir qu'à l'automne 2011.Pourtant, la perspective d'une candidature d'Hervé Morin sera dans tous les esprits. Il faut dire que ce dernier a multiplié les passages dans les médias pour agiter cette hypothèse sans dévoiler ouvertement ses intentions. Au sein du Nouveau Centre, les avis sont pour le moins partagés. Dans une interview au « Parisien » de mercredi, Valérie Létard, la secrétaire d'Etat aux Technologies vertes, évoquait l'hypothèse Morin comme une « simple candidature de témoignage » sans utilité politique et affirmait sa préférence pour un soutien à Jean-Louis Borloo si celui-ci décidait de concourir. D'autres leaders du Nouveau Centre, comme le député du Loir-et-Cher Maurice Leroy, qui lorgne depuis trois ans un fauteuil ministériel, ou le député de Seine-Saint-Denis Jean-Christophe Lagarde, numéro deux du parti, adoptent une attitude plus attentiste... C'est que les anciens amis de François Bayrou ralliés à Nicolas Sarkozy entre les deux tours de la présidentielle redoutent la réaction de l'UMP en cas de candidature centriste en 2012, en particulier pour leur propre investiture aux législatives. Plusieurs élus du mouvement seront d'ailleurs reçus dans les prochains jours à l'Elysée. Le président est en effet hostile à une candidature d'Hervé Morin en 2012, au point de le sanctionner en le faisant quitter le gouvernement à l'automne. Les conseillers du chef de l'Etat estiment que l'actuel ministre de la Défense n'a pas le charisme pour ratisser suffisament large au centre au premier tour en 2012. PressionsL'exécutif n'apprécie pas davantage la bronca des parlementaires centristes qui, n'ayant pas obtenu l'introduction d'une dose de proportionnelle pour l'élection des conseillers territoriaux, menacent de voter contre le projet de réforme locale lorsque le texte repassera en seconde lecture au Sénat. Plusieurs élus seront d'ailleurs invités dans les prochains jours à l'Elysée. Coïncidence ? Au moment ou les relations entre Sarkozy et Morin se tendent, le chef de l'Etat semble vouloir renouer les liens avec François Bayrou, frère ennemi de Morin. Le président du Modem vient d'être reçu à deux reprises par Nicolas Sarkozy, qui se rendra fin juin sur ses terres pour inauguer une usine de moteurs. Officiellement, le rapprochement n'a pas dépassé ce stade. Pour l'instant...

latribune.fr

10 Juin 2010, 23:24

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