La Bourse chinoise plie sous la tutelle des prix de l'immobilier

Immobilier, immobilier...C'est décidément l'obsession des investisseurs présents à la Bourse de Shanghaï. Jeudi encore, la publication des prix dans le résidentiel a valu à la Bourse locale de se distinguer des autres places asiatiques, en finissant dans le rouge (-0,82% à 2.562 points). Et ce, en dépit d'un formidable bond des exportations (+48,5%) au cours de ce même mois. Les chiffres publiés par le Bureau national des statistiques révèlent que dans les 70 plus grandes villes chinoises, les prix de l'immobilier ont continué de croître au rythme élevé de 12,4%, après la hausse record de 12,8% en avril. Sur la même période, les ventes de logements ont chuté de 25%. A titre indicatif, celles de China Vanke, le plus grand promoteur coté, ont baissé de 20% en mai, celles de Guangzhou R&F Properties de 48%.«Ces chiffres démontrent que la politique gouvernementale n'a pour l'heure eu d'impact que sur les volumes et que les prix continuent de grimper à un rythme élevé», confirme Liu Li Gang, économiste chez Banking Group, «il faut sans doute en conclure que le gouvernement va devoir aller plus loin dans ses mesures pour contenir la demande» ajoute-il. Les experts sont convaincus que l'heure pour Pékin de lâcher la bride sur les mesures visant à restreindre le crédit est encore loin. «C'est a priori un point positif: le risque de bulle existe mais les autorités en sont conscientes et ne sont pas prêtes à laisser le moindre dérapage, susceptible de miner les objectifs qu'elles se sont fixées, s'installer», rappelle Evrard Didier, directeur de Lloyd George Management, «Toutefois, les investisseurs présents à Shanghaî- à 65% il s'agit de porteurs individuels - sont sensibles à toute les mesures susceptibles d'entamer la croissance économique et les résultats des entreprises».Dans ce contexte, les prix de l'immobilier vont-ils finir par être eux aussi affectés? «A Shanghaï, la plupart des courtiers sont persuadés que les prix ne devraient guère chuter, estime le responsable de l'immobilier d'une grande banque anglosaxonne sur place, «l'homme de la rue, en revanche, craint - pour 50% environ des personnes interrogées - qu'une forte correction ait lieu. Pour notre part, nous estimons que les prix devraient résister dans les grandes villes mais qu'ils sont susceptibles de baisser en périphérie là où la demande est la plus faible». Un point de vue partagé par JP Morgan qui table davantage sur une correction modeste des prix et non un effondrement. «Ce n'est pas l'objectif ni l'intérêt du gouvernement qui éviterait cela par un relâchement des mesures si nécessaire», écrivait encore récemment la Banque d'affaires. M.BInfographie2cols 55mm
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