La gauche souhaitait une régulation française plus ambitieuse

Le monde d'avant la crise semble resurgir comme si rien ne s'était passé. » C'est par ce constat amer que le président de la commission des Finances, Jérôme Cahuzac (PS), a ouvert jeudi, après le rapporteur Jérôme Chartier (UMP), le débat sur le projet de loi de régulation bancaire et financière à l'Assemblée nationale. Lui comme d'autres membres de l'opposition ont sévèrement critiqué le délai écoulé entre le discours du président Sarkozy à Toulon en septembre 2008 et l'examen du projet de loi tel qu'adopté en décembre dernier par le Conseil des ministres, et sa faiblesse par rapport à l'enjeu. En fin d'après-midi, l'Assemblée avait adopté en première lecture, l'essentiel du premier volet sur la régulation et devait poursuivre en soirée l'examen des articles sur le financement de l'économie (« La Tribune » du 10 juin). « un acte manqué »Taxe sur les profits des banques, bonus des opérateurs de marché, séparation des activités de banque de dépôt et de banque d'investissement, interdiction des ventes à découvert à nu sur les emprunts d'État et dérivés de crédit : l'opposition attendait un texte de loi plus offensif. « Les bonus et les augmentations de salaires flambent à nouveau. Ça repart comme avant », a déploré Christian Eckert (socialiste), qui souhaitait le rejet du texte. Pour lui, ce texte est « un acte manqu頻. De son côté, Jean-Pierre Brard (apparenté communiste) a dénoncé « un projet de régulation qui n'en est pas un », après « trois années de bonnes intentions ou de faux semblant ».Pour Pierre-Alain Muet (socialiste), lorsque l'Allemagne a décidé d'interdire les ventes à découvert à nu, c'est-à-dire sans détention ou emprunts des titres en question, sur les emprunts d'Etat, « il était très simple de lui emboîter le pas ». A plusieurs reprises, le député a demandé l'ouverture du débat sur la séparation des activités de banque de dépôt et de banque d'investissement. Ou au moins un rapport du gouvernement sur le sujet. Sans succès. Les amendements relatifs ont été rejetés. Christine Lagarde a rappelé que le rapport Lepetit avait avancé plusieurs pistes pour limiter le risque systémique, notamment en terme de taxation des activités les plus risquées comme les activités de marché. « On ne pourra échapper à cette question si on veut répondre véritablement à la crise », a toutefois averti le député Muet.Jérôme Cahuzac s'est inquiété de la création des obligations à l'habitat, « S'il s'agit de titrisation des dettes immobilières, méfions-nous », a-t-il déclaré, avant de faire le parallèle avec la crise survenue aux États-Unis sur les crédits « subprime ». Enfin, au chapitre des frais bancaires, les députés ont renoncé à plafonner le montant des commissions payées par les commerçants lors des paiements par carte bancaire.
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