La nervosité reste de mise sur les places boursières

Pourtant bien accueillie, l'annonce du plan de sauvetage de Freddie Mac et de Fannie Mae par le Trésor américain le week-end dernier n'a pas interrompu la remontée de la volatilité sur les marchés. L'indice VIX, qui mesure la volatilité de l'indice S&P 500, évoluait hier autour de 25 % après être retombé à 19 % à la fin du mois d'août. Une aubaine pour certaines catégories de fonds d'investissement alternatifs. Pour la première fois depuis 2003, les hedge funds dont les stratégies sont axées sur la volatilité enregistrent de meilleures performances que les actions, les obligations ou encore les matières premières.Il faut dire que les sujets d'inquiétude ne manquent pas. Dernier en date, Lehman Brothers a fait naître les rumeurs les plus alarmistes avant, finalement, de rassurer momentanément les investisseurs grâce à un plan drastique qui s'apparente quasiment à un projet de démantèlement.117 BANQUES EN DIFFICULTEToutes les interrogations ne sont pourtant pas levées. Fin juin, la FDIC, l'agence fédérale de garantie des dépôts bancaires, comptabilisait pas moins de 117 banques (principalement des banques régionales) potentiellement susceptibles de faire défaut. De plus, l'annonce de Lehman Brothers est loin d'être positive pour l'ensemble des compartiments de marché. La décision prise par la banque de transférer la majorité de ses actifs dans l'immobilier commercial à une nouvelle société indépendante a ainsi pesé sur les marchés des CMBS (commercial mortgage-backed securities), c'est-à-dire de la dette adossée à l'immobilier commercial.La nationalisation de facto de Freddie Mac et de Fannie Mae laisse quant à elle le marché des bons du Trésor américains dans l'expectative. Signe de la nervosité des opérateurs, le coût de la protection payée pour se garantir contre un événement de crédit sur la dette souveraine américaine à 5 ans, aurait atteint un plus-haut à 18 points de base. Autrement dit, assurer 10 millions de T-notes à 5 ans coûte 18.000 dollars par an. " L'État américain va assumer le passif des deux agences mais une partie de ce passif est gagée par des crédits à l'habitat qui génèrent des revenus. Le coût total du plan Paulson, fonction de la proportion de défauts à venir sur les prêts sous-jacents, est donc impossible à calculer ", explique René Defossez, stratégiste de marché chez Natixis.Les marchés détestant l'incertitude, et l'offre de papier ayant déjà toutes les chances d'augmenter avec le ralentissement économique et le plan de relance prévu par Barack Obama, il y a donc peu de chance pour que la tension retombe sur le compartiment des emprunts d'État. De plus, aux niveaux récemment atteints, les Treasuries sont extrêmement sensibles à toute modération de l'aversion au risque.
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