Bluestar vient de signer l'une des plus importantes acquisitions jamais réalisées par un groupe chinois en Europe : la reprise des principaux actifs du producteur de silicium Elkem auprès du conglomérat norvégien Orkla pour 2 milliards de dollars (1,5 milliard d'euros), à la barbe du sud-coréen Posco et de l'américain Globe Specialty Metals.Ce rachat est certes moins impressionnant que celui du suisse Addax Petroleum pour 7,2 milliards de dollars par la major Sinopec en 2009. Mais l'opération surpasse bel et bien en valeur l'acquisition du fabricant automobile Volvo par Geely pour 1,8 milliard de dollars en 2010. Elle a été confirmée mardi, soit au lendemain de l'annonce de l'entrée de PetroChina au capital de deux raffineries du britannique Ineos, dont l'une située à Lavera, dans les Bouches-du-Rhône.Les directions d'Elkem et Bluestar garantissent que ce rapprochement est « gagnant-gagnant » pour les deux parties. L'industriel norvégien va pouvoir se recentrer sur la production d'énergie. Outre le silicium, le chimiste chinois, contrôlé à 80 % par le groupe public ChemChina et à hauteur de 20 % par la société américaine de capital investissement Blackstone, met la main sur les activités d'Elkem dans le solaire, la fonderie et le carbone.Savoir-faire technologiqueL'opération apportera à Bluestar « le savoir-faire technologique de pointe d'Elkem », se félicite Ren Jianxin, le PDG du groupe chinois. Ce rachat succède à la reprise par Bluestar d'Adisseo, l'ancienne filiale du français Rhodia dans le silicium, un semi-conducteur notamment employé dans l'énergie solaire. Ce rachat est stratégique pour Pékin qui soutient massivement sa filière solaire en lui attribuant d'importantes subventions et a décrété que 15 % de la production d'électricité de la Chine sera réalisée à l'aide d'énergies alternatives à l'horizon 2015. Éric Chalmet

latribune.fr

11 Jan 2011, 23:23

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