Bercy concentre l'effort des banques sur les PME et TPE

Bon gré mal gré, les banques françaises ont rempilé pour un an. Sous la pression de l'État, elles ont pris ce jeudi, lors d'une réunion à Bercy, de nouveaux engagements de financement de l'économie pour 2010, alors même que leur fédération affirmait fin janvier que des objectifs chiffrés ne seraient « ni pertinents ni efficaces » du fait de la conjoncture incertaine. Qualifiant 2010 d'« année charnière » pour le redémarrage de l'activité, la ministre de l'Économie, Christine Lagarde, a estimé que l'effort de financement devrait porter sur les très petites entreprises (TPE) et les PME qui n'ont pas accès au marché obligataire. Les banques ont ainsi dû s'engager, individuellement et par écrit, à mettre à la disposition des TPE et des PME indépendantes des enveloppes chiffrées de nouveaux crédits à l'investissement, pour un montant cumulé de 38 milliards d'euros, soit 6 % de plus que la production 2009. Le Crédit Agricolegricole s'est ainsi engagé à y consacrer 15 milliards, et BNP Paribas 7 milliards. Tancées par Nicolas Sarkozy, qui les a accusées mardi de « serrer la vis » aux entreprises en mal de cash, les banques devront aussi se fixer pour 2010 un objectif de croissance de leur encours de crédit aux TPE et PME et proposer une enveloppe spécifique de crédits de trésorerie pour ces entreprises, le tout pour leur prochaine réunion à l'Élysée, dont la date n'est pas encore connue. nouveau plan d'actionsChaque banque a par ailleurs soumis à Bercy un nouveau plan d'actions pour 2010, et fourni des précisions sur le dispositif de garantie des délais de réponse qu'elle devra mettre en place courant avril. Bercy a en revanche renoncé à exiger des banques un objectif global pour 2010, jugeant leur performance 2009 satisfaisante. En effet, si la croissance moyenne de leurs encours de crédit, à 2,7 %, n'a pas atteint l'objectif de 3 % à 4 %, elles ont fait nettement mieux que la moyenne européenne (? 0,05 %). Surtout, ce résultat a été atteint malgré un PIB en baisse de 2,25 %, alors que les objectifs étaient basés sur une prévision de 1 %. B. J.
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