En Chine, le crédit bancaire peine à ralentir

Ne pas se fier au calme plat qui règne à la Bourse de Shanghai depuis plusieurs séances. Derrière cette impassibilité, économistes et investisseurs phosphorent sur les risques de surchauffe qui menaçent l'économie chinoise. L'inflation va-t-elle devenir un vrai souci?? Si pour le l'heure le Bureau national des statistiques assure qu'elle devrait «?rester faible et maîtrisable?», les chiffres de février interpellent. normalisation attendueBien qu'en deçà des 3?% fixés par le gouvernement pour l'année, l'indice des prix à la consommation a connu le mois dernier une accélération importante, à 2,7?% en rythme annuel (contre 1,5?% en janvier), la plus forte en l'espace de seize mois. Effet de base ? Influence des fêtes de la nouvelle année ? Ces paramètres faussent sans doute la donne, mais ils ne changent rien au fait que d'autres indicateurs -la production industrielle et l'investissement dépassent les prévisions - nourrissant les craintes d'une surchauffe. Selon Crédit Suisse, «?l'inflation pourrait grimper jusqu'à 5,5 % d'ici la fin de l'année, sous l'effet conjugué de la hausse des prix alimentaires et des salaires ». Dans ce contexte, la distribution de crédits bancaires continue d'être surveillée de près. En février, le rythme de ces nouveaux prêts a été réduit de moitié par rapport à janvier. Mais leur montant - 700 milliards de yuans - reste supérieur aux 600 milliards sur lesquels avait tablé le consensus. «?Au vu du rythme de la croissance de l'activité réelle, bien supérieur au potentiel, et du taux d'inflation déjà proche de 3?%, il est vital pour le gouvernement de prendre des mesures plus décisives pour ralentir l'économie afin d'éviter une surchauffe?», estime-t-on chez Goldman Sachs. La Banque centrale pourrait, selon une majorité d'économistes, ne plus attendre très longtemps avant de relever pour la troisième fois cette année les réserves obligatoires imposées aux établissements bancaires, voire d'augmenter ses taux d'intérêt ou de favoriser l'appréciation du yuan pour freiner les exportations. «?Une normalisation monétaire est attendue au deuxième trimestre », affirme Jing Ulrich de JP Morgan, pour qui les autorités s'efforceront aussi ce faisant de «?ne pas secouer la confiance des marchés?». «?Une légère appréciation du yuan pourrait être autorisée pour contrer les pressions inflationnistes », ajoute l'économiste. M. B.
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