La division du travail entre les hommes et les femmes demeure encore très inégalitaire en France. Les femmes actives supportent encore majoritairement la charge de la responsabilité domestique. Les hommes n'ont pas vraiment augmenté leur investissement dans les tâches domestiques et familiales. Pourtant, la donne a changé : « Pour les femmes, le travail est devenu un élément de construction de soi tout aussi important que la construction familiale », explique Michel Bozon, directeur de recherche à l'Ined. La dernière étude de cet institut pointe les divers débordements des sphères privée et professionnelle et sur la répartition asymétrique des tâches. On le savait, certaines professions, comme l'enseignement, empiètent sur la sphère privée. Mais aujourd'hui, la majorité des cadres supérieurs est joignable - et jointe - à la maison. Parallèlement, le privé s'invite au bureau. Une majorité des femmes (66 % contre 47 % des hommes) se préoccupent au bureau de la santé de leurs proches. Plus d'un quart des salariées (contre 15 % des hommes) prévoit les courses alimentaires pendant leur temps de travail. Un tiers des hommes n'hésite pas à gérer les loisirs sur le lieu professionnel. À égalité, plus de 60 % des hommes et femmes effectuent au bureau des démarches administratives. Ayant des horaires plus longs que leurs conjointes, les hommes sont plus nombreux à contacter leur famille par téléphone ou par e-mail. Cette répartition des rôles est similaire pour les couples avec et sans enfants. C. B.

latribune.fr

11 Avr 2010, 23:21

Partager :