Chérèque réussit son congrès sans donner le cap

À l'issue du congrès de son organisation qui s'est tenu toute la semaine à Tours, François Chérèque, le leader de la CFDT, ne peut qu'afficher sa satisfaction. Mercredi, le bilan des quatre années écoulées depuis le congrès de Grenoble a été approuvé par 86,8 % des militants. Jeudi, sa réélection pour un troisième et très probable dernier mandat a été acquise par 95,32 % des suffrages, un score supérieur à celui de 2006 (91,7 %). Vendredi, enfin, le projet de résolution, qui définit les grandes orientations pour les prochaines années, a été validé par 76,9 % des voix. Le temps des déchirements et des départs massifs qui ont suivi l'approbation de la réforme des retraites de 2003 semble loin.Une stratégie peu lisibleMais les scores très confortables enregistrés par la direction sortante ne peuvent masquer le manque de lisibilité de la stratégie de la CFDT. Longtemps « ultraréformiste », le syndicat tente depuis quelque temps de montrer qu'il sait aussi dire « non ». Mais cède souvent, en dernier ressort, à la tentation de conclure un compromis avec le gouvernement ou le patronat au nom du « sens des responsabilités ».Front uni avec Bernard ThibaultDans les prochaines semaines, le dossier des retraites sera l'occasion de découvrir quelle voie entend désormais suivre la CFDT. Lors du congrès de Tours, François Chérèque s'est, en effet, posé en opposant déterminé au projet gouvernemental et tout particulièrement au recul de l'âge légal de départ à 60 ans. « Désormais, c'est projet contre projet. Et la manifestation du 24 juin sera déterminante pour faire reculer le gouvernement », a insisté François Chérèque, devant la presse jeudi soir. Un peu plus tôt, il avait affiché son unité avec Bernard Thibault, le leader de laCGT.Pour un syndicalisme responsableMais pour autant, François Chérèque et ses proches ne renient pas leur réformisme passé, principal marqueur de différenciation avec la CGT. Si le gouvernement propose des mesures pour atténuer les effets de la réforme en cours pour les salariés les plus pénalisés, ils ne les rejetteront pas en bloc. « Même si nous n'approuvons pas la réforme, c'est de notre responsabilité de syndicaliste », affirme François Chérèque.Conséquence, nul ne sait vraiment où se situe la CFDT. En rejetant massivement deux propositions de la direction confédérale - notamment une sur l'emploi public -, en adoptant à moins de 60 % le principe de l'allongement de la durée de cotisation même sous condition, les délégués présents au congrès ont montré qu'ils n'étaient pas prêts à accepter n'importe quel compromis. Un avertissement que devra garder en tête François Chérèque dans les prochaines semaines....
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