Les tensions s'apaisent à la Bourse de Paris

La Bourse de Paris aura réussi à reprendre des couleurs cette semaine après un mois de juin mal engagé. Sur les cinq dernières séances, le CAC 40 a ainsi progressé de 2,9% pour renouer avec le seuil des 3.500 points (3.555,52 points à la clôture vendredi soir).La semaine avait pourtant mal démarré, le marché signant lundi et mardi deux séances de nette baisse dans le sillage de la chute des indices le vendredi précédent. Alerte sur les finances de la Hongrie, plan de rigueur allemand mal perçu et couac diplomatique entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy : les inquiétudes sur la zone euro restaient prédominantes.C'est finalement un signal venu de Chine qui a permis d'enclencher le rebond. Les investisseurs ont prêté attention à une série de statistiques positives pour l'économie chinoise, moteur de la croissance mondiale. Les marchés ont notamment été rassurés par l'annonce d'un bond de 48,5% des exportations de l'Empire du Milieu.Autre soutien, la Banque centrale européenne a maintenu ses taux inchangés jeudi tout en confirmant la poursuite de ses mesures en faveur du marché interbancaire et sa politique de rachats des obligations d'Etat. L'institution a aussi relevé sa prévision de croissance pour 2010, à 1% contre 0,8% auparavant, alors que les analystes redoutaient l'impact des plans de rigueur sur les économies européennes.EADS en grande formeAutant d'éléments qui ont permis un retour de la confiance sur les marchés, certes tout relatif au vu de la forte volatilité toujours de mise, mais bien perceptible. En démontre le rebond des valeurs financières, les plus frappées par la crise des dettes souveraines. Crédit Agricolegricole a repris 8% sur la semaine, BNP Paribas 7,3% et Société Généralecute; Générale 6,8%.Les valeurs cycliques industrielles ont aussi profité de ce climat apaisé, à l'instar de Saint-Gobain (+7,4%) et de Lafarge (+7,2%), dopées par ailleurs par des recommandations d'analystes. Le secteur automobile a également été bien orienté, Faurecia affichant une hausse hebdomadaire de 8,2%, Michelin de 7,1%, Peugeot de 5,7% et Renault de 4,9%.EADS a pour sa part continué de surperformer le marché parisien en affichant un beau « rally » boursier. L'action du groupe européen de défense et d'aéronautique avance de 9,6% sur la semaine. Sur un mois, la valeur a bondi de 20,4% quand le CAC 40 est, lui, en baisse de 3,7%. Du coup, le titre a renoué avec ses plus hauts depuis deux ans, grimpant jusqu'à 18,10 euros.L'action EADS est portée par la faiblesse de l'euro face au dollar. Mise à mal par les craintes sur les dettes souveraines en zone euro, la monnaie européenne est tombée cette semaine jusqu'à 1,19 dollar, évoluant à des plus bas de quatre ans. Un très bon point pour la compétitivité du groupe européen, maison-mère d'Airbus.Cela s'est d'ailleurs traduit par une pluie de commandes au salon de l'aéronautique de Berlin. La filiale Airbus a notamment reçu une méga commande pour 32 de ses avions géants A380, représentant un montant de 11,5 milliards de dollars (9,67 milliards d'euros) au prix catalogue. Soit la plus importante commande jamais reçue par l'A380.L'énergie et les « pétrolières » délaisséesPlus forte hausse hebdomadaire du SBF 120, Club Méditerranéeerranée a rassuré après la publication de ses comptes semestriels vendredi. Le titre s'est envolé de 9,4% sur la séance et affiche un bond de 15,3% sur la semaine. La société a annoncé un retour aux profits au premier semestre 2009-2010 avec un léger bénéfice net de trois millions d'euros. Le groupe a aussi fait état de discussions en Chine pour un partenariat stratégique et capitalistique.A l'inverse, les valeurs liées à l'énergie ont été délaissées. Lanterne rouge du CAC sur la semaine, EDF (-3,7%) a subi les interrogations des analystes sur la nouvelle réforme du marché de l'électricité. Le courtier Deutsche Bank note néanmoins que la faiblesse du cours est excessive. Dans le même sens, GDF Suez continue également de sous-performer le CAC 40, avec un repli hebdomadaire de 1%.Par ailleurs, les déboires du britannique BP liés à la gigantesque marée noire dans le Golfe du Mexique ont pesé sur les valeurs du secteur pétrolier. Vallourec affiche un repli de 2,5% sur la semaine et Technip de 1,1%.Enfin, le fabricant de yacht Rodriguez a, lui, touché le fond. La cotation de l'action est suspendue depuis mardi en raison des démêlés judiciaires du président de la société, Alexandre Rodriguez. Ce dernier a été mis en examen puis écroué dans le cadre d'une affaire de grand banditisme. Une actualité qui n'est vraiment pas bienvenue pour la société en grandes difficultés financières. Durement touché par la crise de la plaisance, le fabricant de yacht de luxe venait juste de sortir en avril de la procédure de sauvegarde sous laquelle il avait été placé pendant un an.
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