Le secteur financier restructuré en Espagne

La restructuration du secteur financier espagnol a marqué son point final vendredi avec l'adoption par le Conseil des ministres de la réforme de la loi régissant les caisses d'épargne. Cette réforme, fruit des négociations entre le Parti socialiste au pouvoir et le principal parti d'opposition, complète les processus de fusion qui ont réduit de 45 à 18 le nombre de caisses. La Confédération espagnole des caisses d'épargne (CECA) a exprimé sa satisfaction car la réforme respecte ses dernières revendications et, selon Isidro Fainé, président de CECA et de La Caixa, elle permettra au secteur de « gagner en compétitivité, solvabilité et en professionnalité ». Ainsi, les caisses pourront désormais émettre des « quotas participatifs » avec droits de vote à hauteur de 50 %, et ceux-ci pourront être acquis par un ou plusieurs investisseurs. Jusqu'à présent les quotas participatifs n'étaient pas pourvus de droits politiques et chaque investisseur ne pouvait être en possession que de 5 % des parts. Cette modification est bienvenue alors que les caisses peinent à se financer. La réforme abat en outre un tabou en imposant que, en cas de cession de plus de 50 % du capital, la caisse perde son statut financier et se transforme en simple fondation détentrice de parts d'une banque. D'aucuns craignent que cette modalité n'entraîne la disparition du modèle de la caisse d'épargne.Dans l'immédiat, ce modèle est déjà modifié significativement du fait de la limitation du poids des politiques dans la gestion des caisses. Ainsi, les institutions politiques (régions, mairies...) ne pourront pas contrôler plus de 40 % des droits de vote. En outre, les élus ne pourront pas siéger dans les organes dirigeants de l'entité. Ces mesures ont été bien accueillies par le secteur qui critiquait depuis longtemps l'hégémonie politique sur les caisses, cause principale du retard pris dans les rapprochements entre caisses de différentes régions. Les élus locaux craignaient que leur pouvoir ne soit dilué par la fusion. Gaëlle Lucas, à Madrid
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