L'industrie porte encore les stigmates de la crise

Toutes les bonnes nouvelles sont bonnes à prendre. Après un repli de 0,5 % en avril, la production industrielle a augmenté de 1,7 % en mai estime l'Insee, stimulée par le rebond de 9,8 % dans l'énergie. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Malheureusement non. Pour se rendre compte de l'état de santé réel de l'industrie française, il est préférable de mettre de côté les secteurs dont l'activité est volatile comme l'énergie et la construction et de se concentrer sur l'industrie manufacturière. Les chiffres sont là aussi encourageants mais un peu moins flatteurs. Pour le cinquième mois consécutif, la production manufacturière est en hausse. Le bond de 4,7 % de l'activité dans l'automobile est à signaler même s'il intervient après une chute de 7,2 % en avril. « En niveau, la production reste excessivement faible. En mai, elle était inférieure de 33,5 % à sa moyenne enregistrée en 2005 », relativise ainsi Alexander Law chez Xerfi.Dans le contexte actuel, c'est néanmoins un point positif. C'est même quasiment le seul, les dernières statistiques portant sur la consommation des ménages et le commerce extérieur ne pouvant susciter l'enthousiasme. « En moyenne, la production manufacturière a augmenté de 0,8 % lors des trois derniers mois. Toutefois, à ce rythme, pourtant relativement solide, elle ne retrouverait pas son niveau d'avant crise avant le second semestre 2011 », calcule Frédérique Cerisier chez BNP Paribas. Le niveau de la production manufacturière est actuellement inférieure de 7,6 % à celui observé en septembre 2008 et la faillite de Lehman Brothers.consommation quasi plateLe niveau actuel du taux d'utilisation des capacités de production permet aussi de relativiser cette bonne nouvelle. Il s'élève à 75,8 %, soit plus de 10 points en dessous de sa moyenne de long terme... On comprend mieux les réticences des entreprises à investir.Cette embellie peut-elle se prolonger au-delà de l'été ? Rien n'est moins sûr regrettent les économistes, le réveil du secteur manufacturier provient essentiellement d'un mouvement de restockage des entreprises. Une fois ce mouvement achevé, l'embellie devrait donc malheureusement se conjuguer au passé et seules les variations de la demande détermineront les tendances de la production. Or, la consommation des ménages est quasi plate en France mais également chez nos principaux partenaires européens. Compte tenu de ces éléments, ll faudra encore patienter pour que les cicatrices de la crise soient définitivement effacées. Fabien Piliu
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