La chute de l'intérim plombe l'emploi du secteur marchand

Cette fois, c'est la panne. L'Insee a confirmé hier que l'emploi salarié concurrentiel avait reculé (- 19.100 postes, soit - 0,1 %) au deuxième trimestre de cette année, après en avoir encore créé 61.100 au premier. Un ajustement drastique, donc. L'Unedic, l'organisme gestionnaires de l'assurance chômage, confirme cette mauvaise nouvelle en enregistrant, sur un champ différent de celui de l'Insee, 36.000 salariés de moins (- 0,2 %). C'est la première fois que le pays connaît une décrue de l'emploi depuis l'été 2003.Au total, il y avait 18.139.300 salariés dans le secteur concurrentiel à la fin juin, contre 18.158.400 trois mois plus tôt. De façon très classique, sur un trimestre, l'industrie a encore perdu des effectifs (14.800 postes, soit - 0,4 %), alors que la construction freine mais résiste encore (4.400 postes en plus, soit + 0,3 %). En revanche, la surprise est venue du tertiaire qui marque le pas : l'emploi salarié y a reculé de 18.300 postes (- 0,2 %). Un tel repli n'a pas été enregistré depuis le début des années 1990. Que s'est-il passé ? C'est l'intérim qui a dégringolé avec 48.500 postes en moins (- 7,3 %) sur un trimestre, selon l'Insee. Or l'intérim occupe maintenant une place pivot dans la structure de l'emploi, avec 3,6 % des salariés recourant à ce type de travail. D'ailleurs, hors intérim, l'emploi marchand a progressé de 19.700 postes. Aussi, la situation de l'emploi dans l'intérim sera à étudier à la loupe pour connaître l'évolution du marché de l'emploi dans les mois à venir. Déjà, selon des données encore provisoires de l'Insee, en juillet, l'intérim aurait progressé de 1,2 % sur un mois.LES CREATIONS DE POSTES ATTENDUES NON ATTEINTESQuoi qu'il en soit, il est certain que les 199.000 créations de postes attendues par l'Insee sur l'ensemble de 2008 (dont 145.000 dans le seul secteur marchand) ne seront pas atteintes. Au mieux, selon l'Office français des conjonctures économiques (OFCE), les effectifs augmenteraient de... 25.000. Et pour cause, l'institut table sur une croissance nulle du PIB au troisième trimestre et sur une très légère progression de 0,2 % au quatrième. Or, en rythme annuel, il faut un minimum de croissance de 1,5 % pour générer de l'emploi.Chômage-emploi : un paradoxe apparentComment expliquer que l'emploi marchand ait diminué de près de 20.000 salariés au deuxième trimestre, alors que le taux de chômage soit, lui, resté stable à 7,2 % sur la même période ? Très probablement, il faut chercher l'explication de ce paradoxe dans l'évolution de la démographie : il y a certes moins d'emplois créés mais, parallèlement, moins de personnes intègrent le marché du travail, d'où un taux de chômage stagnant. De plus, le secteur non marchand (collectivités locales notamment), lui, reste dynamique sur l'emploi.
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