" Détaxons les fruits et les légumes "

La députée UMP Valérie Boyer prépare un rapport sur la prévention de l'obésité pour la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale.La création d'une taxe sur les produits gras et sucrés fait débat au sein du gouvernement. Comptez-vous proposer sa mise en place ?Il y a urgence à agir contre l'obésité et le surpoids. Tout ce qui permet de lutter contre cette épidémie doit être mis en oeuvre, notamment la taxe nutritionnelle. Je plaide pour une détaxe sur les denrées non transformées par l'industrie agroalimentaire, comme les fruits et les légumes. Je propose de baisser le taux de TVA sur ces produits de 5,5 % à 2 %. Parallèlement, il faudrait surtaxer, en augmentant le taux de TVA ou en créant des droits d'assise, les produits déjà cuisinés à forte teneur en sel, en graisse et en sucre, comme les sodas, les barres chocolatées ou les snackings. Il faut envoyer un signal sur ces aliments, surutilisés dans l'alimentation des jeunes et des classes les moins favorisées, qui ne sont pas de première nécessité.Une baisse de la TVA sur les denrées non transformées entraînerait de fortes baisses de recettes pour l'État...En regard, je souligne que le coût de la prise en charge de l'obésité et du surpoids est aujourd'hui évalué entre 10 et 15 milliards d'euros par an, et représente environ 7 % de l'objectif national d'évolution des dépenses d'assurance-maladie. Aujourd'hui, 1 adulte sur 2 est en surpoids et 1 sur 6 est obèse. Plus grave, l'obésité infantile touche 1 enfant sur 5. L'affection de longue durée qui progresse le plus vite, le diabète de type 2, peut être attribuée dans 80 % des cas à l'obésité. Si nous ne changeons rien, le coût de l'obésité pourrait doubler d'ici à 2020.À part la taxe nutritionnelle, quelles solutions préconisez-vous ?Je propose de faire de la lutte contre l'obésité et le surpoids une grande cause nationale, au même titre que la lutte contre le cancer. Il faut actionner tous les leviers : promouvoir l'allaitement maternel, former les assistantes maternelles sur la nutrition, rendre obligatoires les recommandations pour une alimentation équilibrée dans les cantines, encourager l'activité physique, renforcer les messages publicitaires de santé publique à la télévision... Il ne faut pas une solution gadget, mais traiter cette épidémie dans son ensemble.
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