Le paradoxe boursier de l'automobile française

La donne boursière qui a prévalu durant la première partie de l'année entre Renault et Peugeot est désormais révolue. Sur les six premiers mois de l'année, si la marque au losange a été largement massacrée en Bourse, comptant souvent parmi les plus fortes baisses du CAC 40 et laissant loin devant son concurrent Peugeot, ce dernier n'est maintenant pas mieux loti. Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à regarder les parcours des deux constructeurs en Bourse sur les trois derniers mois. Renault enregistre un recul de plus de 6 % là où Peugeot accuse une baisse de presque 11 %.La dégradation de l'environnement économique en Europe et les craintes qu'elle fait peser sur le marché automobile pèsent désormais quasiment de la même manière sur les deux groupes. " Le rattrapage de Peugeot au début de l'été s'explique essentiellement par un ajustement des valorisations de l'ensemble des constructeurs européens dans un scénario de crise ", explique Philippe Barrier, analyste à la Société Générale.Est-ce à dire que Renault est aujourd'hui préféré à Peugeot ? Rien n'est moins sûr. En dépit des performances boursières récentes, les investisseurs continuent à nourrir les mêmes craintes à l'égard de Renault. " Il y a une plus forte pression sur Renault, car il doit tenir des objectifs 2009, tandis que Peugeot dispose d'un horizon de deux ans pour atteindre les siens ", souligne un analyste de Natixis. Ce dernier précise d'ailleurs que, parmi les constructeurs européens, Renault est celui qui a la marge de manoeuvre la plus réduite.DERNIERE GENERATION DE MEGANEDans ces conditions, le consensus parie d'ores et déjà que le groupe de Carlos Ghosn, après avoir fait état d'une marge opérationnelle de 4,1 % sur le premier semestre, ne parviendra pas à son objectif de 6 % l'an prochain. Et l'annonce de la suppression de 4.000 emplois en France en début de semaine ne devrait pas y changer grand-chose.Reste que Renault n'a pas tiré sa dernière cartouche. Le lancement en novembre de la dernière génération de Mégane et l'an prochain du dérivé Scénic pourrait participer au redressement de ses marges. Mais cela ne devrait pas suffire. " La Mégane devrait être un atout, mais on sait d'ores et déjà que les volumes devraient être inférieurs aux générations précédentes. Les conditions de marché sont plus difficiles, et le modèle devra également faire face à une 308 fraîchement renouvelée et au lancement de la nouvelle Golf qui pourrait être positionnée assez agressivement en termes de prix ", précise l'analyste de Natixis.
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