Le rachat de TMC et NT1 présente des risques modérés, selon le CSA

Il y a deux semaines, le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) a pris un avis concernant le rachat de TMC et NT1 par TF1. Il s'agissait de la première étape que doit franchir la Une. D'ici la fin novembre, l'Autorité de la concurrence doit ? en se basant notamment sur cet avis du CSA ? autoriser ou non le rachat. Enfin, le CSA devra examiner l'opération sous l'angle du pluralisme.L'avis du CSA, qui doit enfin être rendu public aujourd'hui, estime que ce rachat présente des risques modérés. Ainsi, dans la publicité, l'opération n'augmente la part de marché de TF1 que de manière « minime », et cette hausse est « susceptible d'être compensée par la baisse tendancielle » subie par la Une. En effet, la part de marché de la chaîne a baissé de 49,7 % à 47,5 % entre 2003 et 2008. Certes, la Une reste loin devant M6 (20,1 % du marché en 2008). Mais « la majorité des annonceurs apparaît plutôt favorable au rachat, dans la mesure où ils semblent disposer d'un contre-pouvoir d'acheteur important vis-à-vis des chaînes, y compris TF1 », note l'avis.Toutefois, le gendarme de l'audiovisuel se dit incapable de prédire comment évoluera cette part de marché d'ici trois à cinq ans, étant donné les « facteurs d'incertitude ».Néanmoins, il estime que ce rachat « peut porter atteinte à la concurrence ». Si les écrans publicitaires de TMC et NT1 sont commercialisés avec ceux de TF1, être couplés à une telle locomotive dopera leurs ventes : « L'offre d'écrans puissants constitue un avantage concurrentiel important dans la commercialisation d'écrans moins puissants. » Surtout, aucun concurrent ? même M6 ? ne pourra en faire autant. Cela « fait donc peser des risques d'éviction sur les chaînes TNT, et serait susceptible de porter atteinte à la concurrence significativement ». Pour résoudre ce problème, le CSA propose donc d'interdiction de tels couplages.L'analyse du marchéAu passage, le gendarme de l'audiovisuel renvoie TF1 dans ses buts concernant la méthode d'analyse du marché. Il estime qu'il faut continuer à prendre en compte le marché de la publicité télévisée. Il n'est pas d'accord avec TF1, qui voulait que le marché soit analysé différemment, soit de manière plus large en incluant Internet, soit de manière plus fine en séparant les chaînes historiques et la TNT.Enfin, concernant les films et la fiction, TF1 met au rebut chaque année près de 50 millions d'euros d'?uvres achetées (par exemple dans des accords globaux avec les studios), mais non diffusées, en raison d'un potentiel d'audience trop faible. Désormais, ces ?uvres pourraient être diffusées sur TMC ou NT1, souligne le CSA. J. H.
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