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Un nouveau chapitre est en train de s'ouvrir dans l'histoire tumultueuse de Japan Airlines (JAL). Le titre de la compagnie nationale japonaise a chuté de 45 % à la Bourse de Tokyo mardi, avant que la cotation ne soit suspendue. La presse de l'archipel estime désormais certaine une faillite de JAL, interprétant les déclarations elliptiques du Premier ministre, Yukio Hatoyama, sur le sujet, qui parle de la « responsabilité des actionnaires » à son propos. Le passif de JAL excède aujourd'hui 1.500 milliards de yens (11,3 milliards d'euros). La compagnie ne sera bientôt plus que l'ombre d'elle-même. Elle a prévu de réduire ses effectifs de 30 % et de fermer une grande partie, voire la totalité, de ses routes internationales. Elle a demandé à ses retraités d'accepter une réduction de 30 % de leurs pensions (lesquelles chuteront de 60 % si les intéressés n'obtempèrent pas). La totalité du conseil d'administration de JAL devrait démissionner dans les prochains jours.L'avenir de JAL dépend aujourd'hui principalement de sa relation avec l'autre compagnie aérienne japonaise, All Nippon Airways (ANA). Cette dernière est restée remarquablement silencieuse malgré les multiples aides financières consenties à sa principale rivale depuis des années (trois plans de sauvetage en neuf ans). Mais elle n'est pas restée inactive. Bien au contraire. ANA sera probablement la grande gagnante de la nouvelle donne entre les deux compagnies nippones. 100 aéroports au japonLe secteur des transports aériens japonais vit une transformation sans précédent, qui vise à rationaliser une infrastructure aéroportuaire construite en dépit du bon sens (le Japon compte 100 aéroports pour un territoire grand comme la Californie) et qui a poussé JAL dans la situation où elle se trouve aujourd'hui. Ainsi l'aéroport de Tokyo-Haneda, dédié aujourd'hui aux lignes intérieures, est-il en train de devenir le « hub » du Japon, au détriment de l'aéroport « historique » Tokyo-Narita. « En échange de son silence, ANA a récupéré l'essentiel des nouveaux ?slots? ouverts à Haneda à l'occasion de l'inauguration de sa nouvelle piste en octobre. Ce sera elle, la nouvelle première compagnie du Japon. JAL survivra, mais comme un acteur de second plan », explique le président d'une compagnie européenne. JAL pourra encore s'appuyer sur ses partenaires de l'alliance Skyteam (Air France-KLM, Delta, etc.), qu'elle s'apprête à rejoindre au détriment de Oneworld, dont elle fait aujourd'hui partie. « JAL est assurée de survivre. Le marché japonais demeure énorme, assez gros pour faire vivre deux acteurs », estime un analyste.
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