Noël décevant pour les éditeurs de jeux vidéo

Les éditeurs de jeux vidéo restent sous pression. Electronic Arts est venu rappeler cette réalité masquée ces dernières semaines par les succès de Nintendo et de jeux vidéo comme Modern Warfare 2, le dernier Call of Duty (Activision Blizzard). L'américain Electronic Arts a averti que les ventes de Noël, période clef pour le marché, ne seraient pas à la hauteur des espérances des analystes. Et qu'en conséquence les résultats annuels n'atteindraient pas les objectifs. Sur l'exercice clos fin mars, Electronic Arts anticipe un chiffre d'affaires proche de 3,6 milliards de dollars, dans le bas de la fourchette qui allait de 3,6 à 3,9 milliards de dollars, et une perte plus élevée que prévu. Le créateur de la série Fifa met cette déconvenue sur le compte de mauvaises performances en Europe et sur un report des ventes vers des jeux à plus faibles marges. Si les grands éditeurs de jeux n'ont pas encore publié leurs chiffres du quatrième trimestre, certains signaux préfigurent une fin d'année 2009 difficile. avertissements sur résultatsAux États-Unis, GameStop, l'une des plus grosses chaînes de distribution spécialisée, a lancé le 7 janvier un avertissement sur ses résultats trimestriels. En dépit d'un bon début de saison porté des blockbusters, les magasins ont souffert de la crise économique et les tempêtes de décembre qui ont découragé les clients. Même mouvement en Angleterre du côté des boutiques Game, qui ont déploré des ventes insuffisantes malgré le nombre de sorties. « Le public se concentre sur les grosses machines, comme Modern Warfare 2 ou Assassin's Creed d'Ubisoft. À part Activision, tous les éditeurs vont probablement lancer de nouveaux avertissements sur leurs résultats », indique un analyste. Pour les experts d'Oddo, le prochain sur la liste devrait ainsi être le français Ubisoft. Electronic Arts, qui a annoncé la suppression de 2.500 postes sur les 16 derniers mois, a élagué son portefeuille de titres. En décembre, le japonais Capcom a lui même réduit ses ambitions. Jusqu'à une époque récente, le jeu vidéo, loisir réservé à un public averti, n'était pas très sensible aux crises. Ce n'est plus le cas. L'explosion du prix des jeux pour consoles ? passés de 40 à 70 euros en quelques années ? fait même hésiter les plus gros consommateurs de jeux. Et le grand public coupe facilement dans cette dépense, en période de vaches maigres. Un effet collatéral de la démocratisation de ce loisir aux consommateurs de tout âge et de tout bord depuis le lancement de la Wii.Nintendo grand gagnantSi les fabricants de consoles, Sony avec la PlayStation 3, et Microsoft avec la Xbox 360, ont enregistré, grâce aux baisses de prix, des chiffres de ventes honorables de leurs machines à Noël, l'augmentation du parc installé devrait avoir un effet mécanique de maintien du marché global en 2010. Quant au succès de Nintendo, dont les ventes de Wii ont rebondi à Noël, il profite d'abord? à Nintendo, créateur Mario Bros, Zelda, Wii Sports. « Huit succès sur 10 des jeux vendus pour la console sont des titres Nintendo. Avec 23 millions d'exemplaires écoulés, la Wii Fit signe le record du jeu le plus vendu au monde en une seule version. Sur la DS, il y a un catalogue de jeux beaucoup trop large », indique Laurent Michaud, de l'Idate. Au contraire, les ventes d'Academy of Champions ou de Your Shape, un jeu de fitness, deux titres signés Ubisoft pour Wii, ont été plutôt décevantes, selon les analystesAu-delà de la conjoncture, c'est le modèle économique du jeu vidéo qui se transforme peu à peu. « Le chiffre d'affaires du jeu en ligne, qui se compose du jeu massivement multijoueur, comme World of Warcraft, et de la vente d'objets [cartes, personnages?] a augmenté de 19 % à 7,7 milliards d'euros en 2009. La distribution se dématérialise. », indique Laurent Michaud.
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