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Lloyds était dirigé par vous et Victor Blank (son ancien président). Victor est parti. N'auriez-vous pas dû également démissionner?? » La question est adressée à Eric Daniels, le directeur général de Lloyds Banking Group. Elle vient de John McFall, le président du très influent comité parlementaire britannique en charge des finances, qui a ainsi ouvert ce mardi sans autre formalité un long interrogatoire de plus d'une heure et demie d'Eric Daniels. Il a dû s'expliquer sur son acquisition catastrophique de HBOS en septembre 2008. Pris de court, ce dernier n'a pu que répliquer?: « merci de votre question, monsieur le président », avant de s'embarquer sur une longue digression sur la qualité supposée de sa banque.Un par un, les patrons des trois banques britanniques nationalisées (Royal Bank of Scotland, propriété de l'État à 84 %, Northern Rock, entièrement aux mains de l'État et Lloyds Banking Group, possédée à 43 %) ont ainsi été passés au gril par 15 députés, dans une session ouverte au public. Avec un gros point d'accrochage à chaque fois?: la rémunération des banquiers.C'est Eric Daniels, de Lloyds Banking Group, qui a été le plus attaqué par les députés britanniques. C'est lui qui dirigeait la banque avant la crise et lui qui est responsable des pertes engendrées. Les députés ont particulièrement peu apprécié que son bonus de long terme soit lié aux synergies réalisées grâce à l'intégration de HBOS. « Une partie de votre bonus est liée aux réductions d'emplois que vous faites?! », s'étrangle l'un d'entre eux. « Et pourquoi donc avez-vous besoin d'un bonus pour faire ce qui me semble être votre travail?? », attaque un deuxième. La réponse d'Eric Daniels, qui souligne que le comité de rémunération est indépendant, n'a pas semblé particulièrement les convaincre.justificationsStephen Hester, le directeur général de RBS, pourtant arrivé à sa tête fin 2008 pour mener à bien le plan de sauvetage, n'a non plus été épargné. Son salaire, s'il réussit à redresser la banque et à faire remonter le cours de Bourse, pourrait atteindre 9,5 millions de livres (10,5 millions d'euros). « Si vous demandez à mon père et à ma mère, ils pensent que mon salaire est trop élev頻, est-il obligé de reconnaître. Il se justifie en disant que, quand il a a eu des entretiens pour cet emploi, il a simplement demandé « le salaire normal pour ce genre d'emploi » (« the going rate »).Au-delà de son cas personnel, c'est la question des bonus qui a animé la session. Refusant de dire combien il versera à ses employés, Stephen Hester a cependant mis en avant un point essentiel?: il ne peut se permettre de payer moins que ses concurrents. « Il est de mon devoir de protéger les actionnaires en payant aussi peu de bonus que possible, mais [?] nous sommes partiellement prisonniers du marché. »Pour choisir le montant des bonus, il attend donc de savoir ce que les banques américaines vont verser. Celles-ci vont dévoiler leurs rémunérations avec leur bilan annuel dans les deux semaines qui viennent, à commencer par JP Morgan ce vendredi. Stephen Hester s'alignera ensuite en fonction de leur décision. n
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