L'optimisme serait-il contagieux ? De plus en plus de voix s'élèvent pour pronostiquer une reprise plus vigoureuse que prévu. L'académie des sciences de Pékin n'hésite pas à pronostiquer sur une croissance de 16 % cette année si le gouvernement ne lève pas le pied. Aux États-Unis, Bill Miller, le patron du fonds d'investissement Legg Mason (60 milliards de dollars d'encours sous gestion), estime que l'économie américaine pourrait croître de 8 % en 2010 ! Des chiffres très au-dessus du fameux consensus des économistes qui n'est autre que la moyenne de leurs prévisions.le commerce mondial redémarreS'agissant de l'Europe, le chef économiste d'UBS France, Stéphane Déo, affiche lui aussi des prévisions largement supérieures au consensus. Il table en effet sur une croissance de 2,4 % en 2010 alors que ses confrères parient en moyenne sur 1,2 % seulement. Plusieurs raisons à cela. Les conditions financières se sont très nettement améliorées. Les banques de la zone euro expliquent que les conditions de crédit ont retrouvé leur niveau d'avant la crise et le commerce mondial redémarre. Mais surtout, souligne Stéphane Déo, « l'investissement des entreprises va repartir beaucoup plus tôt que prévu ». Lors des deux précédentes récessions, au début des années 1990 et des années 2000, les entreprises ont maintenu leurs capacités de production. Cette fois, elles ont détruit des capacités. Des usines ont été fermées. Les entreprises ont tellement coupé dans leurs budgets d'investissement ces deux dernières années que de nombreux équipements sont désormais obsolètes. Au bout du compte, l'investissement va repartir beaucoup plus vite que ne le laisse penser le bas niveau du taux d'utilisation des capacités de production dans l'industrie. L'Allemagne s'apprête à réhausser à 1,5% sa prévision de croissance contre 1,2% actuellement. Xavier Harel

latribune.fr

12 Jan 2010, 23:48

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