La belle croissance de la Suède fait presque oublier la crise

La Suède aurait-elle déjà relégué la crise aux oubliettes ? Une moisson de bonnes nouvelles, rendues publiques ces derniers jours, le laisse penser. Fin juillet, le bureau central des statistiques annonçait une hausse du PIB suédois au deuxième trimestre de 3,7 % par rapport à la même époque un an plus tôt. Ce résultat, meilleur que prévu, s'inscrit dans un contexte de forte reprise de l'économie scandinave, tirée par des exportations largement reparties à la hausse. En progression de 14 % sur un an, elles traduisent le retour au premier plan d'un secteur industriel primordial à la bonne santé de l'économie locale. Cette confiance retrouvée s'illustre également par le bon comportement de l'indice PMI suédois, qui témoigne de l'état global de la conjoncture du royaume. Cet indice s'est établi à 64,2 en juillet, contre 62,4 en juin. Mais l'optimisme est aussi de mise du côté des ménages, dont la consommation s'est inscrite en hausse de 2,6 % par rapport au deuxième trimestre 2009. A leur égard, l'Institut de la conjoncture - un organisme rattaché au ministère des Finances - relevait dans une note récente que leur « perception de leur propre économie ainsi que de l'économie suédoise est devenue plus positive, et est même bien plus positive que d'habitude ». Bref, dans un paysage économique européen encore maussade, la Suède fait figure d'exception. Ce qui n'a pas échappé à Anders Borg, le ministre des Finances. Commentant les bons chiffres du PIB suédois, il a estimé que la Suède enregistre « probablement la plus forte croissance en Europe ». Pour autant, le grand argentier suédois s'est bien gardé de pavoiser. Avant tout, c'est la persistance d'un chômage élevé qui l'incite à jouer la prudence. Car, en dépit d'un taux d'activité en croissance régulière depuis le début de l'année, le niveau du chômage reste figé sur les 8,1 %. Or pour le gouvernement, le temps presse. Taux de chômage figé à 8,1 %Dans un peu plus d'un mois, le 19 septembre, se tiendront des élections législatives à l'issue très incertaine. La coalition au pouvoir de centre-droit, emmenée par le parti des Modérés du Premier ministre Fredrik Reinfeldt, jouera sa réélection face à une opposition « rouge-verte », dominée par les sociaux-démocrates de Mona Sahlin. Pour l'instant, les deux blocs sont au coude à coude, même si les sondages semblent donner un léger avantage au gouvernement. L'emploi, comme à chaque échéance électorale, sera l'une des préocuppations majeures des Suédois. Selon plusieurs observateurs, la tournure que prendront les débats sur cette question pourrait faire pencher la balance en faveur de l'une ou l'autre des alternatives politiques. Ce que résume Nicklas Källebring, analyste auprès de l'institut de sondage Synovate : « si la discussion se concentre sur la meilleure façon de créer des emplois, de nouvelles entreprises, alors le gouvernement sera favorisé. Au contraire, si les débats mettent l'accent sur la situation des chômeurs et l'état de l'assurance-chômage, c'est l'opposition qui en profitera ».
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