Les comptes de l'Unedic plongent moins vite que prévu

C'est moins mauvais que prévu. Publiées vendredi à l'issue d'une réunion des syndicats et du patronat siégeant au bureau de l'Unedic, les prévisions du régime d'assurance chômage sont moins défavorables que celles réalisées au printemps. Appuyant ses prévisions sur une hypothèse de croissance du PIB de 1,4 % en 2010 et de 1,6 % en 2011, l'Unedic table sur la création de 45.000 emplois affiliés au régime en 2010 et de 85.000 emplois en 2011. Dans le même temps, Gaby Bonnand, président (CFDT) de l'Unedic, note une moindre progression cette année du nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A (+ 41.000 en 2010) et un recul en 2011 (? 48.000). Surtout, le nombre de chômeurs indemnisés devrait diminuer : ? 13.000 en 2010 et ? 78.000 en 2011.La conjonction de meilleures recettes, liées notamment à la hausse de la masse salariale, et de moindres dépenses avec la baisse du nombre de chômeurs, permettent à l'Unedic de connaître une situation financière légèrement moins dégradée que prévu. Son résultat financier pourrait ainsi présenter un déficit de 3,39 milliards d'euros en 2010 et de 2,701 milliards d'euros en 2011. Quant au déficit cumulé du régime, il se monterait à 10,3 milliards d'euros fin 2010 et à 13 milliards d'euros fin 2011. Pour y faire face, l'Unedic va lancer en octobre ou novembre une deuxième tranche d'emprunt de 3 à 4 milliards d'euros. Ces données financières feront « partie du cadre que les partenaires sociaux prendront en compte pour négocier la nouvelle convention d?assurance chômage », a indiqué vendredi Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président (Medef) de l'Unedic. Syndicats et patront devraient démarrer leurs discussions courant octobre. « Ils ont pris l'habitude de prendre du temps pour négocier et il est important de ne pas se mettre la pression en négociant trop tôt », poursuit le vice-président. Celles-ci ne sont en effet pas tenues de trouver un accord avant la fin de l'année, la convention actuelle courant jusqu'au 31 mars, et pouvant être prolongée. L'heure des choixPour autant, faire traîner les choses n'est pas une solution. En effet, même si la situation économique s'améliore, le montant de la dette du régime reste très élevé. Et pour la résorber, l'ensemble des paramètres du régime (montant des cotisations et des allocations, durée d'indemnisation, etc.) seront passés à la moulinette par les partenaires sociaux. Certains ont d'ailleurs devancé le timing. Mercredi, sur BFM Radio, Geoffroy Roux de Bézieux a ainsi pointé le fait que « les prestations aujourd'hui sont plafonnées à un niveau très haut [6.000 euros par mois, ndlr] », et s'interrogeait sur le maintien de cette situation. Une idée récurrente que la CFE-CGC a jusqu'à présent toujours rejetée.
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