« BPCE et Natixis seront profitables au quatrième trimestre »

Quelle conclusion tirez-vous des résultats du troisième trimestre ?Ces résultats sont le signe du retour à la profitabilité, tant pour le groupe BPCE que pour Natixis. Tous les métiers du groupe ont été profitables, grâce à de bonnes performances opérationnelles. Par ailleurs, nous avons amélioré la solidité financière du groupe puisqu'après le refinancement de 750 millions d'euros de titres super-subordonnés à l'État notre ratio Tier 1 [ratio de fonds propres durs, Ndlr] atteint 8,8 % contre 8,6 % fin juin.Comment jugez-vous les résultats de Natixis ?Après cinq trimestres consécutifs de pertes, Natixis redevient rentable et le restera au prochain trimestre. La banque génère sa rentabilité sur ses trois métiers c?ur : banque de financement et d'investissement, épargne, services financiers spécialisés, c'est-à-dire sans éléments exceptionnels, ni crédit d'impôts, ni reprises de provisions. C'est très important pour le groupe. Quant à Coface et au capital-investissement, leurs résultats sont en encore négatifs ce trimestre et s'amélioreront au quatrième trimestre et en 2010.Quelle stratégie voulez-vous impulser à Natixis ?La stratégie de Natixis a été clarifiée après un très gros travail d'analyse et de réflexion que nous avons mené dès le mois de mai avec Laurent Mignon et ses équipes. D'abord Natixis est la « banque d'affaires » du groupe BPCE recentrée sur trois métiers c?ur que j'ai mentionné précédemment. Ensuite nous avons pris le parti de réduire le profil de risque de la banque en mettant en gestion extinctive l'essentiel des activités pour compte propre et cela de manière définitive. Enfin, nous avons considérablement simplifié et « fluidifi頻 la relation entre Natixis et son actionnaire majoritaire : Laurent est ainsi membre du comité de direction générale de BPCE. Cela correspond aussi à la volonté stratégique de mettre davantage Natixis au service de ses clients institutionnels et entreprises ainsi que des clients des Banques Populaires et des Caisses d'Épargne.Pensez-vous qu'avec une perte nette de 310 millions d'euros sur neuf mois, le groupe sera bénéficiaire sur l'année ?Je peux vous dire que BPCE et Natixis seront profitables au quatrième trimestre. Notre groupe est sur une trajectoire d'amélioration de ses performances et de retour durable à la profitabilité. C'est la seule garantie de pérennité pour le groupe. Les effets de la crise financière sont derrière nous, mais nous continuons de voir dans nos comptes les effets de la crise économique : le coût du risque de notre clientèle continue de progresser, mais de façon maîtrisée.BPCE est la seule banque française qui n'a pas remboursé l'aide de l'État. À quel horizon espérez-vous y parvenir ?Nous rembourserons au fur et à mesure que nous dégagerons du résultat, et toujours en veillant à ne jamais mettre en danger la solvabilité du groupe. Nous dégagerons aussi des fonds propres en intégrant progressivement les parts sociales que nos réseaux placent auprès des sociétaires. Notre objectif reste de commencer à rembourser les 3 milliards d'euros d'actions de préférence avant la fin de l'année 2010. Quant aux 4 milliards d'euros de titres subordonnés, nous les rembourserons progressivement, en fonction de notre capacité à les refinancer sur le marché. Nous allons d'ailleurs rembourser dès aujourd'hui une première tranche de 750 millions grâce à l'émission réalisée fin octobre.Où en est la revue stratégique de BPCE entamée à la rentrée ?« C'est en cours, mais il est trop tôt pour en parler. Nous ne menons pas seulement une revue stratégique, nous élaborons un projet industriel cohérent pour notre groupe coopératif et décentralisé, afin qu'il soit la première banque du quotidien des Français et de leurs entreprises. C'est un projet collectif, qui mobilise plusieurs centaines de dirigeants du groupe ».Avez-vous trouvé le bon équilibre dans votre relation avec les « barons » du groupe ?Je ne connais pas de ?barons?. BPCE est une entreprise qui évolue dans un univers changeant et très concurrentiel. Sa gouvernance doit donc avant tout répondre à une logique d'entreprise. Chaque fois que, dans le passé, cette logique d'entreprise a été perdue de vue, les entreprises du groupe ont été mises en danger jusqu'à compromettre leur pérennité ! Notre seul objectif, c'est d'être au service de nos clients, et notre seule méthode, c'est de prendre des décisions sur une base rationnelle et objective, en fonction des résultats attendus. C'est une logique entrepreneuriale. Je suis convaincu que c'est celle à laquelle tous les dirigeants du groupe aspirent.Propos recueillis par Benjamin Jullien, Matthieu Pechberty et Guénaëlle Le Solleu
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