Redevenue bénéficiaire, Natixis doit convaincre malgré sa taille modeste

Enfin ! Natixis redevient bénéficiaire comme son directeur général, Laurent Mignon, l'avait annoncé en septembre dernier. Une première après cinq trimestres consécutifs de pertes. La banque a dégagé un bénéfice de 268 millions d'euros entre juin et septembre. Une performance d'autant plus louable qu'elle ne le doit à aucun artifice exceptionnel tel des crédits d'impôts, qui étaient attendus. Mais elle ne le doit pas non plus à son c?ur de métiers. Paradoxe de la banque d'investissement, son premier contributeur est la banque de détail ? à travers ses participations de 20 % dans les réseaux Caisses d'Épargne et Banques Populaires ? qui a gagné 84 millions d'euros. Autre contradiction, le deuxième pôle de bénéfice le trimestre dernier provient des 35 milliards d'euros d'actifs à risques qui ont généré 66 millions d'euros. Natixis a tout de même passé 100 millions d'euros de provisions sur les rehausseurs de crédit mais a surtout bénéficié d'un coût du risque positif de 113 millions d'euros. Natixis a « repris des provisions à la suite de la constatation de pertes sur certains actifs », a expliqué le directeur général, Laurent Mignon. Au niveau global de Natixis, le coût du risque s'est stabilisé puisqu'il exprime « un niveau raisonnable pour les trimestres à venir », a ajouté le directeur général de la banque.profil restreintMais malgré ces bonnes nouvelles, Natixis reste dans une situation difficile. La banque adopte désormais un profil restreint. Ses trois principaux pôles d'activités (banque d'investissement, épargne et services financiers) n'ont réalisé que 138 millions d'euros de bénéfice, soit la moitié de ceux de la banque. Alors que Natixis était auparavant handicapée par sa trop forte exposition aux activités de marché, sa banque d'investissement ne dégage désormais plus que 27 millions d'euros. L'an passé, les activités de marché ont été fortement réduites à travers la suppression de plus de 800 postes. Natixis n'a pas profité à plein de l'embellie sur les marchés de capitaux à l'instar de ses cons?urs. Elle vendra à terme la Coface et vendra un maximum de participations dans ses fonds de capital-investissement. Quelques activités périphériques comme Pramex ou la filiale algérienne seront vendues à son actionnaire BPCE. En attendant, Natixis prépare son nouveau plan stratégique, baptisé « New Deal », dont l'objet est de développer le volume d'affaires avec les réseaux des Caisses d'Épargne et des Banques Populaires. Elle en aura bien besoin. M. P.
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