Les prestations, meilleure arme contre les inégalités

Avec 400.000 emplois détruits depuis la mi-2008, un taux de chômage passé de 7,1 % au 1er trimestre 2008 à 9,1 % au deuxième trimestre 2009 et 320.000 salariés touchés par des mesures de chômage partiel depuis janvier, la crise laissera des traces sur le niveau de vie des Français. Déjà, selon l'Insee, qui publie aujourd'hui son « France, portrait social », le salaire réel a baissé au début de 2009 en raison de la diminution du montant des primes versées. Autre signe inquiétant, le nombre de personnes ayant des découverts bancaires fréquents ou ayant du mal à boucler leur budget a augmenté entre janvier et le troisième trimestre. Or les conséquences sociales de la crise ? qui ne sont encore qu'imparfaitement mesurées ? s'inscrivent dans un paysage marqué par de très fortes inégalités de niveau de vie (lire ci-contre).Un impact substantielDans ce contexte, les mécanismes visant à réduire les disparités de revenus devraient être fortement sollicités dans les prochains mois. Et tout particulièrement, le versement de prestations qui jouent un rôle majeur dans l'écrêtement des écarts. En 2008, les prestations familiales, les aides au logement, les minima sociaux ou l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) ont, en effet, contribué à la réduction des inégalités à hauteur de 63 %, contre 37 % pour les prélèvements (impôt sur le revenu, contributions sociales?), selon l'Insee qui consacre un chapitre de son portrait social aux « mécanismes de réduction des inégalités de revenus en 2008 ». Quel que soit l'outil utilisé, l'impact de cette redistribution verticale est substantiel. Le niveau de vie moyen des 20 % de ménages les plus modestes passe ainsi de 7.200 euros à 10.610 euros ? soit une hausse de 47 % ? quand celui des 20 % les plus aisés se réduit de 53.760 euros à 43.020 euros. L'écart initial de 7,5 entre les niveaux de vie des deux populations est ramené à 4,1.En outre, une partie des ménages français bénéficient d'une « redistribution horizontale », accordée en fonction du nombre d'enfants ou de la prise en charge d'une personne handicapée ou âgée. Là encore, l'effet peut être important. Ainsi, à revenu de départ équivalent, l'écart peut atteindre 4.000 euros entre ceux qui reçoivent les transferts les plus faibles et ceux qui ont les transferts les plus élevés.L'entrée en vigueur à la mi-2009 du revenu de solidarité active (RSA) devrait, en théorie, avoir un nouvel effet redistributif en faveur des plus pauvres, en réduisant moins que par le passé les prestations familiales en cas de reprise d'emploi?
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