Pour tirer profit du marché de l'épargne salariale et de l'épargne retraite collective (84,6 milliards d'euros d'encours), qui progresse régulièrement au gré des avancées réglementaires, les acteurs sont engagés depuis plusieurs années dans un mouvement de rationalisation des activités liées à la tenue de comptes conservation de parts (TCCP). Si cette activité apparaît comme stratégique car elle structure la relation client, elle souffre d'un handicap : la nécessité de mettre en place des développements informatiques coûteux qui hypothèquent la capacité des acteurs à le rentabiliser. « L'objectif du groupe d'intérêt économique [GIE] que nous avons mis en place avec Fongépar est de parvenir à atteindre le point mort, voire de dégager une faible marge sur la tenue de comptes », explique Martine Tessières, directeur général adjoint du groupe Aprionis. Pour parvenir à cet objectif partagé par tous, de nombreux rapprochements et/ou associations ont été mis en place, le plus emblématique étant la plate-forme S2E qui regroupe la tenue de comptes d'Axa, de la Société Généralecute; Générale, de BNP Paribas et d'HSBC.Plate-forme communeDu côté des groupes de protection sociale, les rapprochements sont également nombreux. Fongépar et Interfi ont créé Gestion Épargne Salariale (GES), une plate-forme commune qui grossit au fur et à mesure des rapprochements effectués par leurs maisons mères. « Interfi faisait partie du groupe Ionis qui s'est rapproché d'Apri en janvier 2008 pour former Aprionis, rappelle Martine Tessières. Ce dernier achèvera sa fusion avec Vauban-Humanis fin janvier 2011. Enfin, nous venons d'annoncer le rapprochement de ce nouvel ensemble avec le groupe Novalys Taitbout à l'horizon 2013. » Dans ce cadre, Gestion Épargne Salariale a vocation à recueillir progressivement la tenue de comptes de Vauban Humanis effectuée jusqu'à présent par Prado Épargne, filiale d'AG2R La Mondiale. À l'identique, la CNP, qui détient Fongépar, et Médéric Malakoff ont engagé des discussions. À terme, la tenue de compte de Fédéris, filiale de Médéric Malakoff, pourrait se rapprocher de GES. Cette dernière s'est par ailleurs associée depuis le début de l'année avec le CIC afin de partager des développements informatiques. « Nous avons migré depuis janvier 2010 sur l'outil informatique du CIC », indique Martine Tessières. Ce nouvel ensemble deviendra ainsi un acteur important concurrençant les grandes filiales de banque. Mais il ne sera pas le seul : AG2R La Mondiale affiche aussi de grandes ambitions sur ce marché. Le groupe a acquis cet été Gérer S2E, filiale de la Banque Palatine, qui a rejoint Prado Épargne, la filiale de tenue de comptes d'AG2R La Mondiale. Celle-ci s'était déjà ouverte à des acteurs extérieurs, une démarche qu'elle souhaite d'ailleurs poursuivre. « Nous avons beaucoup investi sur une solution qui représente aujourd'hui près de 10 % du marché de la tenue de comptes et avons été confortés dans notre analyse par les choix opérés par d'autres acteurs tels que Generali, Pro BTP, Groupama Asset Management ou encore Federal Finance, en faveur de ce plateau technique », précise Philippe Dutertre, président du directoire d'Agicam et de Prado Épargne. Outre ces rapprochements, des rationalisations peuvent être menées au sein de ces ensembles en regroupant les activités liées à l'épargne salariale et à l'épargne retraite. « Des réflexions opérationnelles sont engagées afin d'étendre les services proposés en épargne salariale à l'épargne retraite, dans le cadre par exemple de plates-formes téléphoniques communes, car si les offres et la distribution sont maintenant globales, la gestion administrative demeure encore trop souvent scindée », indique David Farcy, associé au cabinet Périclès Consulting.

latribune.fr

12 Déc 2010, 23:24

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