Grand oral réussi pour Michel Barnier devant les eurodéputés. Le Savoyard a tenté hier de calmer le jeu après la tempête déclenchée outre-Manche par sa nomination comme commissaire européen au Marché intérieur et aux Services financiers?: « Au fil des années, j'ai acquis un calme montagnard qui se rapproche du flegme britannique. » Michel Barnier s'est présenté hier soir à Bruxelles comme un « homme politique » engagé dans une « action européenne volontariste ». Et surtout, assure-t-il, il sera indépendant et ne prendra « aucun ordre?: ni à Paris, ni à Londres ».Le futur commissaire européen devait convaincre sur sa détermination à relancer le marché unique comme sur sa volonté de tirer les leçons de la crise financière pour empêcher de nouvelle dérives. Tout en ménageant l'ultra-sensibilité britannique sur ce dernier point. Il a proposé aux eurodéputés de donner un « nouvel élan » au marché intérieur, les appelant à prendre garde aux tentations du « chacun pour soi » amplifiées par la crise. Regrettant la « polémique très médiocre », en France, « sur le fameux plombier polonais », Michel Barnier s'est engagé à oeuvrer pour un marché des services plus intégré. Une des missions prioritaires que José Manuel Barroso lui a confiées. Mais « pas une seule mesure n'ira contre le progrès social », a-t-il assuré à une élue socialiste.Michel Barnier a ensuite donné sa vision des services financiers. « Aucun marché, aucun acteur, aucun produit, aucun territoire ne doit désormais échapper à une régulation pertinente et à une surveillance efficace. » Il a promis de « mettre en ?uvre résolument les recommandations du G20 ». Une grande partie de son auditoire, à l'exception notable des Britanniques, comptait sur lui pour mettre en place un paquet de supervision plus fort que le compromis jugé faible auquel les ministres européens de l'Économie sont arrivés jusqu'ici. Il restera « fidèle » aux propositions initiales de Jacques de Larosière. « C'est une chance d'héberger une industrie financière performante et diversifiée » et « nous la rendrons plus compétitive avec de bonnes règles ». Il fera donc dans les prochains mois des « propositions sur les règles de solidité des banques, la qualité et le niveau de leur capital ». Yann-Antony Noghès, à Bruxelle

latribune.fr

13 Jan 2010, 23:46

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