EDF va entamer les négociations autour d'Edison

La bataille entre EDF et ses associés, les régies municipales réunies dans A2A, autour du deuxième électricien italien Edison repart de plus belle. Pour la dernière manche, puisque le pacte d'actionnaire qui lie les deux « alliés », à couteaux tirés depuis des mois, peut être dénoncé à partir du 15 mars prochain. Ce vendredi 14 janvier, le conseil d'administration d'Edison étudiera la possibilité de déprécier de près d'un quart les actifs d'Edison, soit 3,4 sur 12,4 milliards d'euros, selon la presse italienne qui a fait monter la pression cette semaine sur la question. Une décision qui serait défendue par EDF, qui contrôle 50 % du capital, et rejetée par ses « associés », les régies, notamment celles de Milan et de Brescia. « Aucune dépréciation ne sera décidée », déclare-t-on de source interne française pour calmer le jeu. Ce qui n'empêche pas EDF de prendre très au sérieux l'exposition de sa filiale italienne, qui fournit 17 % du gaz consommé dans la péninsule, au plongeon du marché du gaz. Cet automne, Moody's et S&P ont toutes les deux dégradé la note de crédit d'Edison, particulièrement exposé à la chute des prix du gaz par des contrats long terme que le groupe ne parvient pas à renégocier. EDF va d'ailleurs remplacer aujourd'hui deux de ses quatre administrateurs chez l'électricien italien par deux spécialistes du gaz : Bruno Lescoeur, ancien patron du gaz chez EDF, actuellement en charge de l'Europe du Sud et Jean-Louis Mathias, directeur exécutif groupe, responsable du gaz.Renouveau nucléaireMais le conseil d'aujourd'hui semble un tour de chauffe. Les discussions autour du pacte d'actionnaires, très vivement contesté par A2A depuis un an, vont prendre un tour décisif dès que les comptes 2010 auront été approuvés par un conseil prévu le 8 février. A2A fait savoir depuis des mois qu'il veut vendre sa participation dans Edison en échange d'une montée dans la filiale de production électrique Edipower. Reste à savoir si le PDG d'EDF Henri Proglio, qui vient d'être obligé de vendre sa filiale en Allemagne, veut rester en Italie avec Edison. D'autant que grâce à un accord noué avec Enel, EDF est assuré de participer au renouveau nucléaire prévu dans la péninsule. Une certitude, souligne-t-on dans son entourage, tout dépendra des conditions financières. Une posture idéale pour un début de négociation. Mais le contexte politique, très prégnant dans ce dossier qui implique des collectivités locales, risque de compliquer, encore, l'affaire. Marie-Caroline Lopez
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.