Jean-Pierre Davant En l'état actuel, quel serait l'impact de Solvabilité 2 sur l'assurance-santé ?La hausse des besoins en fonds propres des mutuelles santé se traduirait pour les assurés français par une hausse des cotisations d'au moins 17 %, car c'est la seule façon pour les mutuelles d'augmenter leurs fonds propres. Avec à la clé le risque que la population soit moins couverte. Cela n'a aucun sens, surtout dans un contexte de crise où les Etats ont un mal fou à financer le système de santé, et se reposent de plus en plus sur l'assurance. Vous vous opposez donc à toute augmentation des fonds propres des mutuelles santé ? Absolument. Les fonds propres du secteur sont plus que suffisants, et ils n'ont même pas été affectés par la crise. Le régulateur a créé un contexte artificiel qui nous forcerait à les augmenter. Imagine-t-on d'appliquer les exigences de Solvabilité 2 à l'assurance-maladie obligatoire, en déficit chronique, et qui assume la majeure partie du risque santé ?Comment comptez-vous vous faire entendre par Bruxelles ? Nous travaillons avec l'association internationale et la Mutualité (AIM) et l'association européenne des mutuelles (Amice) à une contre-proposition pan-européenne qui maintiendrait les mutuelles santé à un niveau de solvabilité peu différent de la situation actuelle, sous Solvabilité 1. Si Bruxelles reste sourd, il sera indispensable que les pouvoirs publics, qui nous soutiennent, se saisissent du dossier, car la santé est un besoin vital de l'homme. Propos recueillis par benjamin jullienLes fonds propres des mutuelles santé sont plus que suffisants. »flashinterviewPrésident de la Mutualité Française

latribune.fr

13 Avr 2010, 23:49

Partager :