Le développement des ETF passe par un retour aux fondamentaux

Le 11 avril 2000, le premier ETF européen (« exchange traded fund », fonds indicel coté), également appelé tracker, était coté sur Deutsche Börse par Merrill Lynch. Il s'agissait du Stoxx50 LDRS, rebaptisé iShares DJ Stoxx 50 après la reprise de ce produit par Barclays Global Investors en 2003. Dix ans plus tard, le marché a connu une croissance exponentielle. Fin février 2010, l'industrie européenne des ETF comptait pas moins de 901 ETF, 2.490 cotations, 220,1 milliards de dollars d'encours gérés par 35 fournisseurs sur 18 places. Sur la décennie, le taux de croissance annuel était de 90,5 % en Europe, contre 58,1 % aux Etats-Unis. Et le marché européen a encore de belles années devant lui, à en croire Deborah Fuhr, responsable de la recherche sur les ETF chez BlackRock, leader mondial avec iShares. « L'encours des ETF européens augmentera de 30 % en 2010 », prédit la spécialiste qui voit les actifs gérés atteindre 500 milliards de dollars fin 2012.Mais des craintes apparaissent. Pour Deborah Fuhr, « le risque de confusion, de déception et de désillusion pour les investisseurs pourrait être très néfaste pour cette industrie qui se trouve à un tournant décisif ». Selon elle, il y a sur le marché des produits utilisant l'appellation ETF mais qui ne sont même pas des fonds, ne sont pas transparents sur leur composition, n'offrent pas de valeur nette d'inventaire indicative en temps réel et ne permettent pas la création et le rachat en nature. L'utilisation de plus en plus fréquente de produits structurés, dérivés, dénaturent ces produits.transparenceA l'origine, les trackers répliquaient les grands indices d'actions mondiaux. Face au succès, les fournisseurs ont proposé des ETF sectoriels, monétaires, obligataires, à effet de levier ou « bear », répliquant des stratégies de hedge funds. De très simples, ces produits sont devenus plus complexes en raison de l'utilisation de produits dérivés, structurés, de « swaps ». Un retour à une plus grande transparence sur la structure de ces produits, la fixation des prix et la réplication d'indices constitue, pour Deborah Fuhr, l'un des enjeux les plus importants pour l'industrie en 2010. Le message s'adresse aux banques d'investissement, de plus en plus présentes sur ces produits. Il s'agit de ne pas casser la poule aux oeufs d'or.
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