Les banques déplorent l'absence de coup de pouce à cette ressource

Pour les banques, la stabilité du taux de rémunération du placement préféré des Français est décevante. Car le livret A constitue une ressource stable et peu chère. Depuis janvier 2009, la distribution du fameux livret a été « banalisée », c'est-à-dire ouverte à l'ensemble des réseaux bancaires (et non plus seulement La Banque Postale, les Caisses d'Épargne et le Crédit Mutuel) et elles en ont bien profité. Certes, les banques ne conservent pas la totalité de l'encours : sur 186,7 milliards d'euros d'encours (chiffres à fin février), 160 milliards sont centralisés à la direction des fonds d'épargne de la Caisse des dépôts. Mais « l'encours du livret A étant très largement supérieur à 160 milliards d'euros depuis janvier 2009, tout nouveau centime collecté par les banques leur revient », résume un spécialiste. De quoi expliquer la multiplication des campagnes marketing et des opérations promotionnelles autour du livret A depuis la banalisation de sa distribution. Jusqu'au 28 février dernier, la Société Généralecute; Générale offrait encore un cadeau de 20 euros à toute nouvelle ouverture d'un livret A. Le coût de cette ressource est très raisonnable pour les banques. En contrepartie de la centralisation, elles reçoivent en effet une commission de la part de la Caisse des dépôts. Un décret de décembre 2008 stipule ainsi que la Caisse sert à chaque établissement de crédit un taux d'intérêt majoré de 0,6 % par rapport à celui qui est servi aux déposants. Ce commissionnement est de 0,9 % pour les Caisses d'Épargne et le Crédit Mutuel et de 0,75 % pour La Banque Postale (sachant que celle-ci a reçu 280 millions d'euros en 2009 au titre de ses obligations spécifiques).réduction du supplémentCe supplément de commissionnement des réseaux dits « historiques » correspond à une volonté d'effectuer une transition en douceur. Il est appelé à se réduire dans les années qui viennent. Un autre élément, la clé de répartition des ressources après centralisation, favorise également les réseaux historiques puisque la collecte nouvelle se répartit entre les réseaux bancaires à 50 % en proportion des stocks qu'ils détiennent déjà et à 50 % en proportion des nouveaux flux.Le directeur général de la Fédération Nationale du Crédit Agricolegricole, Bertrand Corbeau, est monté au créneau la semaine dernière. La Banque verte n'ayant gardé que 6 des 13 milliards d'euros collectés sur le livret A en 2009, il a attiré l'attention sur le fait que, avec « le système de péréquation existant, [le Crédit Agricolegricole avait] fourni 7 milliards d'euros de liquidités à [ses] concurrents ». Sophie Rolland
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