La rigueur coûte cher à Zapatero et s'étend au Portugal de Socrates

Il ne reste pas grand-chose du « miracle espagnol ». L'Espagne est désormais montrée du doigt comme l'un des maillons faibles de la zone euro, avec le Portugal et l'Irlande, sans atteindre cependant la situation critique de la Grèce. Le boom espagnol reposait essentiellement sur l'immobilier et la construction. En dix ans, le pays a construit à tour de bras, persuadé que la manne était inépuisable. En éclatant, la bulle spéculative a laissé 1 million de logements neufs sans acquéreurs, et une économie en triste état. Le taux de chômage, essentiellement issu de la construction, est passé de 8 % en 2007 à 20,05 % en 2010. Les mesures pour relancer l'économie et les prestations sociales versées pour pallier la crise ont eu raison de l'équilibre budgétaire du pays. En 2009, le déficit public s'élevait à 11,2 % du PIB.Alors que la réforme du marché du travail est en discussion entre partenaires sociaux, le chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, a donc dû s'attaquer en urgence au déséquilibre budgétaire cette semaine. L'Espagne a dû s'engager à réduire le déficit d'un demi-point de plus du PIB en 2010, pour qu'il passe de 11,2 % en 2009 à 9,3 % en 2010, contre les 9,8 % prévus initialement. En 2011, le déficit doit descendre à 6 % du PIB. Au cours des années fastes, Zapatero, au pouvoir depuis 2004, avait profité des excédents budgétaires pour améliorer les prestations sociales. Le même gouvernement socialiste est aujourd'hui contraint d'adopter de pénibles mesures de rigueur, véritable démantèlement du système tissé durant les années d'abondance. Parmi elles, figurent, entre autres, la baisse des salaires des fonctionnaires de 5 % à partir de juin 2010, la suppression dudit « chèque-béb頻 de 2.500 euros versés à chaque naissance pour relancer la natalité, et le gel du montant des retraites pour 2011. L'éventualité d'augmenter certains impôts a été évoquée. Coupes budgétairesCes mesures ont été bien reçues par les analystes et la Commission européenne, qui attend toutefois d'en savoir davantage. Un des principaux syndicats a appelé à manifester contre les coupes budgétaires le 20 mai prochain et une grève générale des fonctionnaires, la première de l'ère Zapatero, est envisagée le 2 juin.La rigueur s'étend en fait dans toute la péninsule Ibérique. Le Premier ministre portugais, José Socrates, a annoncé, hier jeudi, un plan d'austérité pour ramener le déficit à 4,6 % en 2011. Gaëlle Lucas, à Madrid
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