Deux industriels de pays émergents candidats au rachat de Butagaz

Butagaz saura bientôt à quelle sauce il sera mangé. Le 1er juin, les candidats à son rachat remettront leurs offres de deuxième tour à son actuel propriétaire, Shell, qui est conseillé par la banque Credit Suisse. Le groupe pétrolier anglo-néerlandais cède actuellement l'ensemble de son activité GPL (gaz de pétrole liquéfié), dont le marché français représente 40 % de l'activité. Il avait déjà tenté en 2005 de céder le spécialiste des bouteilles de gaz mais avait renoncé faute d'offres satisfaisantes. A l'époque, la société avait suscité la convoitise de nombreux fonds d'investissement. Dont certains sont de retour aujourd'hui. D'après nos informations, le français PAI Partners et le britannique CVC sont ainsi de nouveaux sur les rangs. Trois autres firmes de LBO ont rejoint la course : Advent, Axa Private Equity et First Reserve, un investisseur américain spécialisé dans l'énergie. Tous ont encore à l'esprit le beau coup réalisé par PAI au début des années 2000 : le fonds d'investissement avait racheté Antargaz à Elf en 2001 pour 520 millions d'euros avant de le céder à l'américain UGI trois ans plus tard pour 130 millions de plus.marché en « léger déclin »Du côté des industriels, deux candidats provenant des pays émergents sont sur les rangs. Il s'agit du distributeur mexicain de GPL, Grupo Zeta Gas, et de son homologue brésilien, Ultragaz. En revanche, les occidentaux brillent par leur absence. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène. D'abord, en France, les grands acteurs du marché sont confrontés à un obstacle de taille : ils se heurteraient certainement à un refus de l'autorité de la concurrence en cas d'acquisition de Butagaz, leader dans l'Hexagone avec 33 % de l'activité. En outre, comme le note un proche du dossier, « le marché est en léger déclin ».   Ce phénomène, conjugué au manque de perspectives de croissance externe, freine beaucoup d'acteurs ».Pour Shell, les négociations s'annoncent donc ardues. D'autant qu'entre 2005 et 2009 la rentabilité de Butagaz a été divisée par plus de deux, l'excédent brut d'exploitation passant de 250 à 120 millions d'euros. En outre, le prix demandé par le vendeur, proche du milliard d'euros, serait jugé excessif par certains candidats, d'après plusieurs sources bancaires. Toujours est-il que si un fonds emportait la partie avec ce niveau de valorisation, il signerait le plus gros LBO en France depuis l'automne 2008.
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