Mobilisation autour de l'accès des PME au marché

Inquiets de l'éviction des marchés financiers des petites et moyennes entreprises au moment où le crédit se fait rare, l'Autorité des marchés financiers, Nyse-Euronext, le médiateur du crédit et la Caisse des dépôts ont pris le taureau par les cornes. Dans un rapport remis lundi dernier à la ministre de l'Économie, Christine Lagarde, et au secrétaire général adjoint de l'Élysée, Xavier Musca, ils énoncent 30 recommandations. Parmi celles-ci : l'allégement du prospectus pour les entreprises réalisant une offre publique d'un montant limité, des coûts d'introduction en rapport avec le capital levé et les budgets des sociétés, la promotion d'une offre obligataire et l'extension de la garantie d'Oséo aux émissions obligataires des PME.« Notre objectif était d'identifier différentes pistes pour inciter les PME à la recherche de capitaux à trouver le chemin du march頻, explique Marc Lefèvre, en charge de la cote chez Nyse-Euronext et l'un des deux rapporteurs. « Aujourd'hui, sur un vivier d'un peu plus de 65.000 PME, 7 % sont financées par le capital investissement et 0,6 % via la Bourse. » Les résistances sont nombreuses, du côté des entrepreneurs et des investisseurs.600 sociétés en 2012Alternext, créé en 2005 pour faciliter cet accès avec des contraintes allégées, est loin de son objectif initial. Nyse-Euronext ambitionne 600 sociétés d'ici à trois ans, contre 120 actuellement. Aujourd'hui, une entreprise visant Alternext doit justifier d'un flottant minimum de 2,5 millions d'euros et disposer d'un prospectus visé par l'AMF. Elle peut aussi opter pour une simple inscription si elle justifie d'un placement privé préalable d'au moins 5 millions d'euros. Le rapport propose de ramener ce seuil à 2,5 millions d'euros. « Les frais de régulation de l'opérateur boursier, de l'intermédiaire listing sponsor et de communication sont autant de poches de coûts sur lesquelles nous pouvons jouer ensemble pour rendre le marché plus attractif », souligne Marc Lefèvre, qui souhaite rendre ces coûts compétitifs avec ceux d'un financement bancaire. Au-delà, Nyse-Euronext mise sur la création à l'automne d'une plate-forme de communication. Son but : « aider les émetteurs à mieux comprendre les évolutions du monde de la négociation et mieux piloter l'évolution de leur actionnariat ». Alternext profitera en outre de nouveaux indices.plusieurs pistesL'investisseur n'est pas oublié : le rapport prône la création de fonds communs de placement de croissance entrepreneuriale et plaide pour une fiscalité adaptée à ce type d'investissements. Enfin, côté analyse financière, peu développée sur les valeurs moyennes, « la solution pourrait être de créer une agence nationale ou basée sur des contributions des établissements financiers ». Ces propositions seront plus ou moins rapides à mettre en ?uvre, selon qu'elles impliquent Nyse-Euronext, l'AMF, le Trésor ou Bruxelles (pour le prospectus). Une réunion est programmée jeudi à Bercy pour évoquer les pistes à suivre.
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