Michel Lucas, directeur général de la Confédération nationale du Crédit Mutuel (CNCM), a été élu mercredi en assemblée générale président de la structure pour un mandat de cinq ans. Agé de 71 ans, il remplace Etienne Pflimlin, 69 ans, qui a annoncé son départ le 6 septembre. Après presque 25 ans de bons et loyaux services, il a évoqué des « raisons personnelles », un motif qui a peu convaincu les observateurs du monde bancaire. Mouvement banal dans une banque « capitaliste », le passage du poste de directeur général à celui de président est une pratique inconnue dans un groupe mutualiste, où la présidence est l'aboutissement d'une cascade d'élections.Direction de ferMais cela ne trouble pas Michel Lucas. En tandem avec Etienne Pflimlin à la tête du Crédit Mutuel Centre Est Europe (CMCEE), il a habitué son groupe à une direction de fer, à une communication vers l'extérieur minimaliste. Il s'appuyait particulièrement sur l'un de ses deux directeurs généraux adjoints, Alain Fradin, 63 ans (par ailleurs directeur général du Crédit Mutuel du Sud-Est, directeur général de l'organe financier du groupe, la Caisse centrale, et vice-président du CIC). Son nom circule avec insistance pour remplacer Michel Lucas à la direction générale de la Confédération et de Crédit-Mutuel-CIC. Au Crédit Mutuel depuis vingt-sept ans, Alain Fradin est le bras droit de Michel Lucas depuis une douzaine d'années.Michel Lucas a toujours agi sans se soucier des commentaires extérieurs, mais cela a profité jusqu'à présent à son groupe. Non seulement l'établissement a passé la crise sans dommage, mais son profil a été notablement modifié en l'espace de seulement deux ans. Le groupe n'a pas hésité à investir des métiers qu'il ne maîtrisait pas (le crédit à la consommation avec Cofidis et la Banque Casino), et à franchir les frontières : il s'est s'est implanté en Allemagne (rachat de l'ex-Citibank en juillet 2008) et en Espagne (alliance avec Banco Popular). Au-delà des métiers, Michel Lucas a pesé de tout son poids auprès de certaines fédérations du Crédit Mutuel, qui en compte 18, pour que l'ensemble qu'il dirige soit plus gros encore. Ainsi, cinq nouvelles fédérations ont annoncé qu'elles allaient rejoindre le pôle des actuelles cinq fédérations, dirigé par Michel Lucas au 1er janvier prochain. Une façon de faire encore un peu plus d'ombre aux deux autres grands réseaux du groupe, Nord-Est (une fédération) et Arkéa (trois fédérations). Au-delà du Crédit Mutuel, on prête aussi à Michel Lucas la volonté de succéder à Gérard Lignac, 83 ans en janvier, à la présidence du groupe de presse EBRA dont la banque est propriétaire. Guénaëlle Le Solleu

latribune.fr

13 Oct 2010, 23:22

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