Dollar  : le syndrome du « ? Titanic ? »

changesAlerte rouge sur le billet vert : le dollar a décroché hier pour tomber à son plus bas niveau depuis août 2008 face à l'euro, avant la chute de la maison Lehman, responsable de l'aggravation de la tornade financière qu'avait déclenché un an auparavant la crise des subprimes. Au plus bas dans les transactions, le dollar a dérivé jusqu'à 1,4875, propulsant l'or à un nouveau record de 1.069,70 dollars l'once sur le Comex. Les stratèges de change commencent à évoquer le franchissement de la barre de 1,50, que les acteurs du marché des changes avaient mis plus de trois mois à oser enfoncer entre novembre 2007 et fin février 2008. C'est le passage de ce seuil de résistance qui avait à l'époque ouvert la voie à la lente et hésitante dérive du billet vert jusqu'au plancher historique de 1,6038 pour 1 euro franchi le 15 juillet suivant, avant qu'il n'amorce un fulgurant redressement. Mais l'histoire repasse rarement les plats. La situation d'aujourd'hui n'a pas grand-chose à voir avec celle qui prévalait au milieu de l'an dernier. Et sauf à imaginer une opération de grande envergure, du type de l'accord du Louvre, signé en février 1987, en pleine déconfiture du dollar, la reprise du billet vert de fin 2008 - début 2009 ne fait pas partie des scénarios vraisemblables. croisade des émergentsCar le dollar fait actuellement l'objet d'une croisade de la part des grands pays émergents, avides de le déboulonner de son piédestal de monnaie de référence internationale. Et, outre ses rendements faméliques, qui en font un véhicule de portage privilégié au profit des monnaies à hauts rendements, c'est aussi cette cabale qui est à l'origine de son actuel syndrome du « Titanic ». D'autant que la diversification des réserves de change des banques centrales, tant claironnée et tant redoutée, est peut-être en marche. Si les données d'un trimestre ? celui d'avril à juin ? suffisaient à créer une tendance, on frémirait devant les révélations de Steven Englander de Barclays Capital Data, qui a étudié les statistiques du FMI par le menu, car elles sonneraient le tocsin de l'hégémonie absolue du dollar. Au deuxième trimestre, la composition des réserves nouvellement constituées par les banques centrales qui fournissent leurs chiffres détaillés au Fonds monétaire international, soit un montant de 413 milliards de dollars, révèle que la part du dollar est tombée à 37 %, contre une moyenne de 63 % depuis la naissance de l'euro, en 1999. Celle de la monnaie unique et du yen confondus a atteint le record de 63 %. Et la tendance se serait amplifiée au troisième trimestre, bien qu'elle ne s'applique évidemment pas à l'encours global des réserves, qui s'élève actuellement à 7.300 milliards de dollars.
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