Inquiètes de l'avenir, les entreprises françaises débarquent à Bruxelles

Ce ne sera pas une simple visite touristique. A l'invitation de l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie (ACFCI), une cinquantaine de chefs d'entreprise français participent aujourd'hui à Bruxelles à la deuxième édition du Parlement européen des entreprises (PEE) organisé par Eurochambres, l'association des chambres de commerce et d'industrie européennes. Au total, 751 entreprises européennes seront rassemblées dans l'hémicycle habituellement occupé par les parlementaires.« Nous allons à Bruxelles pour que l'Europe se rende enfin compte du malaise des entreprises vis-à-vis d'elle et de ses institutions », martèle Jean-François Bernardin, le président de l'ACFCI, décidé à interpeller les principaux représentants des institutions européennes, notamment Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen, et Jerzy Buzek, le président du Parlement européen, qui seront tous deux présents. Un malaise qui, selon Jean-François Bernardin, s'est creusé pendant la crise. « Les chefs d'entreprise estiment que le Vieux Continent fait preuve, dans les relations internationales, d'angélisme face aux Etats-Unis et aux pays émergents qui, selon eux, ne joueraient pas avec les mêmes règles que nous. De plus, l'absence de politique monétaire forte nuit terriblement à notre compétitivité. Comment peut-on demander des efforts tous azimuts aux entreprises alors que ceux-ci sont réduits à néant par la volatilité des taux de change ? », s'interroge-t-il. Restaurer la compétitivitéPour apaiser leurs inquiétudes, l'ACFCI tentera de faire avancer des projets depuis trop longtemps en sommeil comme l'harmonisation des fiscalités européennes. « A quoi sert une monnaie unique si les 27 membres de l'Union européenne se font concurrence sur le plan fiscal ? », se demande Jean-François Bernardin, citant comme exemple les écarts entre les taux d'impôt sur les sociétés qui oscillent entre 15 % et 35 %. « Une harmonisation des taux permettrait de restaurer efficacement la compétitivité de l'ensemble des entreprises européennes. » Parmi les autres sujets qui sont portés par la délégation française, on peut également citer l'absence de transparence de la gouvernance européenne. « Les chefs d'entreprise ont trop souvent l'impression que l'Europe bride leurs initiatives en multipliant les nouvelles normes, les réglementations. Il serait plus judicieux que Bruxelles se préoccupe moins des détails et défendent mieux les intérêts des entreprises et donc, in fine, des citoyens. » Bruxelles est prévenu.
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