Croissance  :  le Premier ministre de plus en plus optimiste

François Fillon a le moral. Au point de réviser une nouvelle fois la prévision de croissance de la France en quelques semaines. Rejoignant le « consensus forecast » des économistes, qui anticipe une augmentation de 1,1 % de l'activité en 2010, le Premier ministre a déclaré hier sur RTL que celle-ci sera « sans doute de plus de 1 % », c'est-à-dire nettement au-dessus de la prévision de + 0,75 % sur laquelle repose la construction du projet de loi de finances 2010.Volontarisme Ce n'est pas la première fois que le chef du gouvernement révise à la hausse sa prévision de croissance pour 2010. Elle avait déjà été relevée de 0,25 point à + 0,75 % le mois dernier. Comment expliquer l'optimisme de Matignon ? « On n'est plus en récession depuis le deuxième trimestre 2009. Le plus dur de la crise financière est derrière nous », a déclaré le Premier ministre, même s'il admet que le chômage continuera de progresser « au moins pendant une partie de 2010 ». Gilles Moec, à la Deutsche Bank, souscrit à cette hypothèse. « Au regard du rebond de l'activité aux troisième et quatrième trimestres 2009, proche de + 0,4 % ou + 0,5 %, l'acquis de croissance observé permet d'envisager une croissance sur 2010 d'au moins + 1,5 % », estime l'économiste. En revanche, rien n'indique que ce rebond durera. « Lorsque les stimuli budgétaires prendront fin, l'activité devrait s'essouffler, probablement dès le second semestre 2010 », ajoute l'économiste. D'ici là, les prévisions auront peut-être changé?Toutefois, tous les experts ne sont pas de cet avis. Selon Alexander Law, chez Xerfi, le retour de l'inflation, dans le sillage de la remontée des matières premières, et la dégradation du marché du travail pèseront sur la consommation des ménages, le seul moteur digne de ce nom de l'économie française. Et ce ne sont pas l'industrie et le commerce extérieur qui prendront le relais. effet dépressif« La dégressivité de la prime à la casse entraînera un recul des achats d'automobiles par rapport à début 2009. D'autre part, l'arrêt des primes à la casse allemande et anglaise réduira les exportations françaises, comme l'appréciation de l'euro. Enfin, la fin des mesures publiques additionnelles de soutien aux entreprises et d'investissement aura un effet dépressif sur l'activité économique », explique Mathilde Lemoine chez HSBC France, qui vise une hausse du PIB de 0,2 % seulement en 2010. Fabien Piliu
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