Les patrons de PME ne gagnent pas plus que des cadres supérieurs

Ce sont des chiffres qui permettent de relativiser les questions portant sur la rémunération des chefs d'entreprise », explique Jean-François Roubaud, le président de la CGPME. En effet, loin de celles perçues par les dirigeants des grands groupes, les rémunérations des dirigeants d'entreprises de moins de 250 salariés se situent à des niveaux bien plus modestes. Selon l'enquête annuelle de l'Insee pour le compte de la CGPME publiée en exclusivité par « La Tribune », les rémunérations des dirigeants de PME ont augmenté de 5,3 % entre 2007 et 2008 à 61.300 euros nets annuels, soit 5.108 euros par mois (voir graphique ci-contre). Le cabinet de conseil Proxinvest, dont « La Tribune » dévoilera les derniers chiffres ce mercredi, évaluait à 1,2 million d'euros la rémunération globale moyenne des équipes dirigeantes des entreprises cotées au SBF 120 en 2008 et à 1,7 million celle touchée par les dirigeants du CAC 40.C'est dans le secteur financier que les rémunérations étaient les plus élevées. Ainsi, dans les établissements de 20 salariés, la rémunération annuelle moyenne atteignait 100.800 euros, 194.700 euros dans les entreprises dont les effectifs varient entre 20 et 49 salariés, et grimpait à 278.100 euros dans les PME de 50 personnes et plus. Toutes tailles confondues, la rémunération moyenne dans ce secteur était de 115.900 euros A titre de comparaison, toujours toutes tailles confondues, les rémunérations des chefs d'entreprise s'élevaient à 36.800 euros dans les transports et à 46.500 euros dans la construction, soit 3.066 et 3.875 euros mensuels en moyenne. Dans le commerce, les dirigeants ont perçu en moyenne 40.800 euros dans le commerce, correspondant à 3.400 euros mensuels. Dans les services, de très nettes différences existaient selon les secteurs. Entre ceux de l'information et de la communication (79.800 euros par an en moyenne), les activités scientifiques et techniques (86.500 euros) et l'hébergement et restauration (26.100 euros), la différence est énorme. Dans ce secteur, les entrepreneurs ont donc touché 2.175 euros par mois en 2008. SinistralitéPassée de 168.000 à 160.000 sur la période, la baisse de 4,5 % du nombre d'entreprises est l'autre enseignement important de cette enquête. La sinistralité est particulièrement forte dans l'immobilier (? 21 % sur la période), les transports (? 15 %) dans l'industrie et l'énergie (? 10 %), le commerce (? 7,4 %) et, dans une moindre mesure, la construction (? 1,2 %). Dans la finance, le nombre de PME est resté stable.Cette baisse du nombre d'entreprises est la conséquence logique de l'entrée en récession de l'économie française en 2008, marqué par trois baisses trimestrielles successives de l'activité à partir d'avril. Compte tenu de la chute de 2,5 % du PIB en 2009, la prochaine enquête de l'Insee et de la CGPME devrait sans nul doute constater une nouvelle baisse du nombre d'entreprises. Et des rémunérations également ? « C'est à craindre, beaucoup de dirigeants ne se sont pas payés pour ne pas fragiliser leur entreprise », redoute Jean-François Roubaud. Réponse dans un an.
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