Saint-Pétersbourg, histoires de palais ?

Vous avez erré sous les bulbes d'or de l'Ermitage et parmi les fontaines de Peterhof, et vous avez été parmi les premiers à admirer le cabinet d'ambre de Tsarskoïe Selo à Pouchkine. Bref, vous croyez connaître Saint-Pétersbourg ? La « Venise du Nord » a d'autres secrets à vous révéler. L'ancienne capitale n'en finit pas d'effacer la Léningrad soviétique en restaurant, par dizaines, ses palais maltraités par les nazis. Privés, beaucoup ouvrent leurs portes seulement le 18 mai, à l'occasion de la Journée des musées. D'autres exposent au public de nouvelles salles. Ainsi le peu confidentiel palais Yusupov, où fut assassiné Raspoutine, révèle depuis peu les salons art déco jouxtant son théâtre rococo. Au numéro 17 de la perspective Nevski (une des artères principales de la ville), à l'angle du quai de la Moïka, le palais Stroganov rose a ouvert en 2009 huit salles aux stucs et fresques datant du XVIIIe siècle. À côté, le musée ethnographique des Peuples de la Russie tsariste, boudé par les touristes, cache pourtant, derrière une façade banale, un vestibule de marbre digne du Palais de marbre édifié par la Grande Catherine pour son favori, le comte Orloff. RestaurationUn guide s'avère précieux pour réserver à l'avance la visite du palais du grand duc Vladimir, ancienne maison des savants soviétiques, ainsi que pour pénétrer dans le palais Alexander-Menshikov, sur l'île Vassilevski. Ce proche conseiller de Pierre Ier le Grand passait ses étés à 41 kilomètres du centre-ville, à Oranienbaum. Le domaine, qui a échappé aux démolitions de la Seconde Guerre mondiale, fut longtemps interdit aux étrangers. Il est toujours en restauration. Depuis le parc, sauvage mais libre d'accès, on approche l'immense Grand Palais en arc de cercle, l'étonnant pavillon des Glissades, ainsi nommé en raison de sa piste inclinée sur rails ? aux origines de la montagne russe ? et le Palais chinois. Catherine la Grande voulait résider dans cette datcha privée édifiée par l'architecte Antonio Rinaldi de 1762 à 1768? Elle y passa seulement quarante-huit jours sur les trente-quatre ans que dura son règne. Seules de solides recommandations vous ouvriront les salons chinois, aux perles de verre et la salle de billard à l'anglaise, rappelant les liens unissant les aristocraties anglaises et russes. Vie de familleOranienbaum se trouve à une quinzaine de kilomètres du Versailles russe, le célébrissime palais de Peterhof dessiné par Pierre Ier le Grand lui-même. Dans le parc, le discret « cottage » rend compte de la vie de famille relativement simple à laquelle aspirait Alexandra Feodorovna de Russie, née Charlotte de Prusse. L'épouse de Nicolas 1er s'adapta difficilement à l'étiquette de la cour impériale. Photos, lettres, pieusement conservées dans ce manoir néo-gothique avec vue sur le golfe de Finlande, témoignent de sa santé fragile et de son dévouement pour son mari dont elle accepta même les aventures extraconjugales.Ainsi, de 1613 à 1918, de l'avènement de Michel Romanov à l'exécution de Nicolas II à Ekaterinbourg, les membres de la dynastie Romanov fascinent autant par leurs fastes que par le dédain qu'ils affichent de ces mêmes privilèges. Proche de Pavlosk, le palais de Gatchina, à 50 kilomètres au sud de Saint-Pétersbourg, rend compte de cette ambivalence. Antonio Rinaldi édifia également, sur l'ordre de la Grande Catherine, cette villégiature destinée au favori, le prince Orloff. Le fils de l'impératrice, Paul 1er, l'entoura de douves, et y fit construire ? quoi qu'il fût orthodoxe ? le prieuré de l'ordre des chevaliers de Malte. Lorsqu'il installa sa famille à Gatchina, Alexandre III délaissa les pièces d'apparat pour les loger dans les pièces plus intimes initialement réservées aux domestiques. Il ne manifestera malheureusement pas la même fibre sociale en s'attaquant aux quelques réformes commencées par son père Alexandre II. Nicolas II, qui succédera à Alexandre III en 1894, sera le dernier des Romanov.Aliette de CrozetÀ lire : « Dictionnaire amoureux de la Russie », de Dominique Fernandez. Éditions Plon.Y aller : Tsar Voyages, sur place, réserve votre chambre dans un des deux étages du palais Elyssiev devenu l'hôtel Taleon. De 290 euros à 520 euros la chambre double. Tél. : 09.74.76.16.26 et www.tsarvoyages.comVoyageurs du Monde construit des séjours de 4 jours-3 nuits à Saint-Pétersbourg de 700 euros à 1.500 euros. Tél. : 0892.23.61.61 et www.vdm.com
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