Le secteur bancaire allemand reste fragile

Le rapport du FMI a rappelé ce paradoxe : malgré sa croissance économique supérieure à la moyenne (le gouvernement fédéral a relevé sa prévision de hausse du PIB à 2,6 % pour 2011 ce jeudi), l'Allemagne doit composer avec un secteur financier fragilisé par les banques régionales. L'institution internationale estime ainsi que les Landesbanken demeurent « vulnérables en cas de nouveaux chocs » et invite les autorités à « renforcer et élargir leurs efforts pour se débarrasser de ces vulnérabilités ». L'inquiétude provient de la faiblesse des revenus de ces établissements qui réduit leur ratios capitalistiques, ainsi que du « malstrom d'engagements liés les uns aux autres dans lesquelles ils sont pris ». Mais le FMI est particulièrement inquiet par le besoin de refinancement « aiguë » des Landesbanken. Dans l'ensemble, les banques allemandes vont devoir refinancer 40 % de leur endettement cette année et l'an prochain, ce qui est le taux le plus élevé, Irlande mise à part, parmi les pays étudiés. Pour le FMI, Les Landesbanken sont soumises au même risque que les Cajas espagnoles et que les banques des pays en crise de la zone euro : en cas de tensions sur les marchés, lever de l'argent pourrait devenir « difficile ». Mercredi, une étude de PricewaterhouseCoopers venait apporter de l'eau au moulin du FMI en soulignant que les établissements allemands étaient ceux qui disposaient encore en Europe du plus de crédits risqués dans leurs bilans, avançant un chiffre de 225 milliards d'euros. besoin de l'appui publicCertes, Commerzbank a annoncé il y a peu le remboursement de 11 milliards d'euros d'apports tacites de l'État, mais il semble néanmoins qu'une grande partie du système financier allemand, particulièrement les Landesbanken, a encore besoin de l'appui public. Le cas de NordLB et Helaba, menacées de « rater » les tests de résistance européens si l'on ne prend pas en compte leurs « capital dormant » public, en est l'illustration. Ceci ne va cependant pas sans difficultés. La Commission européenne, par exemple, a encore accru sa pression sur WestLB en promettant, si elle ne disposait pas vendredi soir d'un plan de restructuration complet et sans nouvelle aide publique du groupe, d'exiger le remboursement de 3,4 milliards d'euros d'aides de l'État. Une décision qui aurait des conséquences fatales pour le secteur bancaire allemand. Romaric Godin, à Francfort
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