La high-tech donne le coup d'envoi des fusions et acquisitions

La Bourse jouant les montagnes russes depuis le début de l'année, le retour des fusions et acquisitions se fait attendre. Sauf dans les technologies de l'information. Cette semaine, l'éditeur allemand de logiciels SAP a frappé un grand coup, en s'emparant du spécialiste américain des bases de données Sybase, pour 5,8 milliards de dollars (4,6 milliards d'euros). (Ci-contre, en photo : Jim Hagemann Snabe, à gauche, and Bill McDermott, les deux co-dirigeants de SAP.)Deux semaines plus tôt, la surprise était venue du groupe d'informatique américain HP (Hewlett-Packard), qui avait fait main basse sur son compatriote Palm, fabricant de téléphones mobiles multimédias, pour 1,2 milliard de dollars. Course aux acquisitionsEt, bien qu'il s'agisse d'opérations de moindre envergure, impossible de passer sous silence la course aux acquisitions dans laquelle Apple et Google se sont engagés ces derniers mois. Au total, selon l'agence Thomson Reuters, le montant des fusions et acquisitions dans le secteur de la high-tech a atteint 68,8 milliards de dollars, au premier trimestre 2010, à l'échelle mondiale. Une somme près de quatre fois supérieure à celle des trois premiers mois de 2009. Il faut remonter à la période 2004-2007 pour retrouver trace d'un début d'année aussi faste. Pourquoi cette boulimie d'acquisitions dans les technologies de l'information ? Parce que bien des entreprises du secteur sont allées jusqu'à tailler dans leurs dépenses de recherche et développement, durant la récession de 2009. Opera, désormais considéré comme une cibleRésultat, alors qu'un embryon de reprise économique se profile, les entreprises ont peur de rater le coche, faute d'une capacité d'innovation suffisante. Dès lors, le rachat de sociétés déjà implantées sur des créneaux porteurs s'impose comme la solution la plus simple et la plus rapide. La preuve avec HP, qui a mis la main sur Palm afin de prendre le virage de l'Internet mobile. Dans ce domaine, une cible potentielle fréquemment évoquée par les analystes est Opera, un éditeur norvégien de navigateurs Internet pour les mobiles. Surtout depuis l'acquisition de son concurrent Torch par Research in Motion, le fabricant du BlackBerry, et le rachat de son rival Novarra par Nokia. Toujours au chapitre des proies possibles, circulent également les noms d'Akamai (accélération de diffusions de vidéos en ligne), Citrix (virtualisation informatique), McAfee (logiciels de sécurité), Red Hat (logiciels open source).Apple et Microsoft ont 40 milliards de dollars en pocheLes groupes de high-tech sont d'autant plus enclins à jouer la carte de la croissance externe qu'ils sont riches à millions. Apple, comme Microsoft, dispose d'une trésorerie de quelque 40 milliards de dollars. Celle de Google flirte avec les 27 milliards, Cisco et IBM ont respectivement en poche 39 milliards et 14 milliards de dollars. Des matelas qui permettent à ces prédateurs potentiels de racheter des cibles avec une prime substantielle, comme celle de 56 % consentie par SAP aux actionnaires de Sybase. Et donc, d'emporter aisément le morceau de leur choix. À qui le tour ?
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