Un CDI pour (quelques) intérimaires

Un graal le CDI ? Convoité par beaucoup, ce type de contrat de travail sera bientôt accessible à une petite part d\'intérimaire, aux profils recherchés. Trois syndicats - la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC- et le patronat ont conclu jeudi 11 juillet un accord en ce sens. Au terme cinq mois de négociations tendues, les agences d\'intérim, représentées par l\'organisme patronal Prism\'emploi, se sont engagées à ce que ce nouveau CDI soit signé d\'ici trois ans par 20.000 salariés. Cet objectif représente moins de 5% des quelque 500.000 équivalents temps plein recensés début 2013, sur 2 millions de personnes passant chaque année par l\'intérim.Création d\'un \"Fonds de sécurisation des parcours\"La CFDT estime que \"les objectifs de sécurisation sont remplis\" et salue l\'importance de cet \"aboutissement dans une période difficile pour l\'emploi\". En outre, une \"garantie minimale mensuelle de rémunération\" (jusqu\'à 1,25 Smic pour les cadres) est prévue en cas de longue période non travaillée. Pour la financer, l\'indemnité de fin de mission de 10% est supprimée pour les CDI et redirigée vers un \"Fonds de sécurisation des parcours\".Au final, sur les 6 millions de personnes qui passeront par l\'intérim d\'ici mi-2016, 0,33% environ sont donc susceptibles d\'obtenir la signature d\'un CDI. Une faible minorité. Un CDI \"au rabais\" d\'après FOC\'est la raison pour laquelle deux autres syndicats - FO et la CGT- n\'ont pas signé l\'accord. Pour eux, \"le compte n\'y est pas\". Pour la CGT, cet accord est un \"marché de dupes\" car \"déjà plus de 20.000 salariés intérimaires travaillent à plein temps\" et rien ne sera fait pour \"les intérimaires totalement précarisés\". Le CDI proposé est \"au rabais\" et \"précaire\" et les salariés qui l\'accepteraient \"perdront de l\'argent\", estime pour sa part FO.Surtout, ils soulignent que les agences d\'intérim y sont gagnantes, le bilan financier étant \"largement favorable\" pour elles. En effet, la signature de cet accord permet aux agences d\'échapper au renchérissement des cotisations chômage prévu pour les contrats courts par la loi sur la sécurisation de l\'emploi, et entré en vigueur pour certains CDD au 1er juillet. Il leur aurait coûté a minima 200 millions d\'euros.Pour François, charpentier-tôlier dans la réparation navale installé près de Nantes et interrogé par l\'AFP, avec le CDI, \"peu d\'intérimaires y trouveront leur compte financièrement\". \"Mais, à 58 ans, ça devient de plus en plus difficile de trouver des missions\", consent-il. Avant de pouvoir être appliqué, l\'accord doit encore faire l\'objet d\'un arrêté du ministère du Travail, qui jugera si le Code du travail doit être modifié ou pas. 
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