La Bourse de Londres prête à étendre sa présence sur le continent

Lorsqu'on vient l'attaquer sur son terrain, Xavier Rolet, le directeur général du London Stock Exchange, ne reste pas impassible. La décision de Nyse-Euronext d'ouvrir un marché à Londres pour la cotation de sociétés internationales (« La Tribune » du 2 juillet) l'a surpris. Depuis la mi-juin, Euronext décrit sur son site les avantages de ce marché, notamment un traitement équitable des émetteurs internationaux et domestiques. « D'autres marchés britanniques peuvent [les] segmenter, explique ainsi Ronald Kent ? en charge du listing international ? dans une vidéo, ce qui peut conduire à reléguer les actions internationales sur une autre plate-forme avec une base d'investisseurs plus restreinte. »Égalité de traitementL'argument a fait ­mouche. Pour Xavier Rolet, il s'agit « d'un manque de connaissance de la réglementation du marché primaire britannique. Les émetteurs internationaux sont accueillis sur le même marché et dans les mêmes conditions que les sociétés britanniques et ils peuvent accéder à l'indice Footsie comme l'a fait Essar Energy (société indienne) », explique-t-il à « La Tribune ».« Nyse-Euronext va-t-il privilégier New York, Paris ou Londres dans son approche des émetteurs internationaux??? J'avoue être un peu surpris de la très discrète réaction de la place de Paris à ce sujet », poursuit-il. Après le transfert dans la banlieue de Londres des centres informatiques, le dirigeant pointe « la possibilité qu'il ne reste plus grand-chose en France ». Le propos n'est pas désintéressé. Xavier Rolet « imagine que lorsque les représentants de Nyse-Euronext rencontreront des dirigeants de sociétés russes, africaines ou indiennes par exemple, ils seront obligés de faire un choix entre New York, Londres, Paris ou Amsterdam ». « En ce qui concerne les activités de marché, avec notre succursale technologique Millenium IT, nous avons fait des choix différents et opérons en réseau plutôt que de concentrer toute notre activité sur un centre de données unique », explique Xavier Rolet. « Nous n'excluons d'ailleurs pas d'étendre notre présence sur le continent, en ouvrant de nouveaux centres de traitement de données, dans la mesure où, nous serions les bienvenus, bien entendu », précise-t-il. Le LSE compte environ 600 émetteurs internationaux sur son marché principal et sur l'AIM et les transactions sur ces valeurs représentent 31 % de l'activité sur le LSE. Pour l'avenir, Xavier Rolet se veut serein. « Nous pensons que nous allons maintenir notre position de leader en termes d'introductions en Bourse et de levées de capitaux primaires et secondaires, mais ne sous-estimons ­jamais la concurrence. » n
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