Pékin porte plainte contre Washington

Commerce internationalLe ton monte entre la Chine et les États-Unis. Pékin a déposé hier une plainte officielle contre Washington auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), estimant « abusive » la décision du président Barack Obama, prise vendredi, restreignant les importations de pneus bas de gamme chinois pour camions et voitures. Cette nouvelle taxe américaine de 35 % prendra effet le 26 septembre. Elle sera ramenée à 30 % au bout d'un an et à 25 % au bout de deux ans. Selon le ministre chinois du Commerce, Chen Deming, « il s'agit d'un acte grave de protectionnisme commercial » et va « à l'encontre d'engagements pris par le gouvernement des États-Unis » lors des réunions du G20. Du coup, le gouvernement chinois a annoncé de son côté, dimanche, l'ouverture d'une enquête antidumping visant l'importation de pièces de voitures et de volailles américaines. La colère est d'autant plus grande à Pékin que, selon des experts chinois, la mesure de sauvegarde américaine sur les pneus pourrait entraîner la destruction de 100.000 emplois en Chine.droits de douaneCette petite guerre commerciale n'est pas du goût de l'OMC. Dans un rapport publié opportunément hier et s'adressant aux pays du G20 qui se réunissent les 24 et 25 septembre à Pittsburgh, le gendarme du commerce mondial estime que, face aux « dérapages » protectionnistes constatés depuis le début de l'année, « il est urgent que les gouvernements commencent à planifier une stratégie de sortie de crise coordonnée ». L'OMC critique notamment les augmentations de droits de douane et l'introduction de nouvelles mesures non tarifaires qui altèrent les flux commerciaux. Ces mesures, bien que ne représentant pas un protectionnisme à grande échelle, mettent « des bâtons dans les roues » du commerce international et pourraient retarder la reprise mondiale, selon le rapport de l'OMC. La plainte chinoise contre Washington dans l'affaire des pneus ouvre la voie à des consultations entre les deux parties qui, si elles échouent au bout de soixante jours, conduiront l'OMC à constituer un groupe d'arbitrage chargé de statuer. Les États-Unis font jouer la clause de sauvegarde obtenue au moment de l'entrée de la Chine dans l'OMC, en 2001, autorisant l'introduction des protections temporaires. De fait, l'administration américaine est sous pression pour réduire les importations grandissantes de biens chinois qui, selon certaines estimations, ont conduit à supprimer 5.000 emplois. Hier, tout en se défendant d'être protectionniste, Barack Obama a justifié sa décision en soulignant qu'il voulait faire « respecter les accords commerciaux » pour garantir un système « ouvert et libre ». Marc Degerla chine juge « abusive » La restriction des importations de pneus bas de gamme chinois aux états-unis.
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