Le régulateur américain en pleine réforme des marchés

En acceptant la présidence de la Securities & Exchange Commission (SEC), en janvier 2009, Mary Schapiro n'avait probablement pas imaginé l'ampleur de la tâche qui l'attendait. Certes, la crise financière et surtout l'affaire Madoff avaient révélé « des failles » dans la surveillance exercée par le régulateur américain, et la nécessité de réformer les pratiques vis-à-vis des investisseurs. Avec ses équipes, Mary Schapiro s'est attelée à la tâche. Mais « alors que nous pensions être capables de reprendre notre souffle, le Dow Jones s'est effondré de 600 points en quelques minutes pour se reprendre aussi rapidement », soulignait-elle la semaine passée. Tri à l'entrée pour tousDepuis, la SEC a accéléré sa revue des pratiques de marché, initiée bien avant cette maudite journée du 6 mai dernier, celle du krach éclair. La semaine dernière encore, le gendarme a approuvé de nouvelles règles proposées par les Bourses américaines visant à interdire la mise sur le marché d'ordres à des prix farfelus, postés à 1 cent ou 100.000 dollars, par exemple, pour respecter une obligation d'offrir des prix à l'achat comme à la vente (une obligation imposée aux teneurs de marché) mais dénotant une intention de ne surtout pas être exécutés. Malheureusement, la séance du 6 mai a montré que, en l'absence de liquidité, ces ordres sans intention pouvaient devenir réalité. Si certaines des Bourses américaines procédaient déjà à un tri à l'entrée, la mesure vaudra désormais pour tous : aucun ordre ne pourra être accepté dès lors qu'il s'éloignera de plus de 8 % du meilleur prix offert.Autres pistes pour garantir un meilleur contrôle des risques : des coupe-circuits. Et le gendarme réfléchit encore à des limites à la hausse ou à la baisse appliquées aux valeurs. Alors qu'une bonne partie des ordres sont désormais générés par des algorithmes ou via le trading à haute fréquence, Mary Schapiro regarde aussi à obliger les intervenants à inclure un contrôle des risques obligeant l'algorithme à ralentir en période de volatilité. S'agissant du trading à haute fréquence, l'idée pourrait être d'imposer des obligations de liquidité. Face au flot d'ordres annulés, le régulateur a avancé l'idée d'introduire une obligation de maintenir l'ordre un minimum de temps sur le marché avant de pouvoir l'annuler.
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