Dans un contexte de marché focalisé sur les nouvelles inquiétantes en provenance du Japon, favorables aux actifs « refuge » obligataires, le Trésor espagnol a vu ses coûts d'emprunts nettement diminuer ce mardi. À l'occasion de ses adjudications de dette à 12 et 18 mois, les premières opérations de refinancement espagnoles depuis l'annonce samedi de l'extension du fonds européen de stabilité (FESF), Madrid a placé un total de 5,5 milliards d'euros de titres à des taux respectifs de 2,12 % et 2,43 %, contre 2,41 % et 2,93 % mi-février. Outre le net repli des taux d'emprunts, la solide demande des investisseurs, qui a totalisé près de 14,8 milliards d'euros, a permis aux titres de dette espagnols de poursuivre le net rebond entamé lundiFilet de sécuritéÉvoluant en sens inverse des prix, le taux à 10 ans espagnol baissait en fin d'après-midi de 6 points de base, à 5,2 %, soit une chute de plus de 20 points de base depuis vendredi soir. Souvent considéré comme un maillon faible potentiellement « systémique » étant donné la taille de son économie, l'Espagne a particulièrement profité des annonces du week-end concernant l'augmentation à 440 milliards d'euros de la capacité de prêt effective du FESF et l'élargissement de ses attributions opérationnelles, qui doivent être actées fin mars. Le ministre des Finances allemand Wolfgang Schaeuble a précisé mardi que l'augmentation de la capacité du fonds résulterait principalement de l'augmentation des garanties des États membres. Malgré la dégradation vendredi dernier de sa notation financière par Moody's à « Aa2 », l'Espagne a vu ces dernières semaines ses coûts d'emprunts revenir à des niveaux raisonnables. Le pays dispose désormais d'un filet de sécurité à sa mesure qui écarte tout danger de crise d'illiquidité. Wolfgang Schaeuble a d'ailleurs déclaré ce mardi que les marchés ne doivent s'attendre à ce que l'Espagne demande du soutien, contrairement aux pressions exercées en novembre sur l'Irlande pour qu'elle demande de l'aide. Après avoir chuté de plus de 15 points depuis vendredi, l'écart entre les taux à 10 ans espagnol et allemand - la prime de risque - augmentait ce mardi de 2 points à 206 points en raison du bond des titres allemands, dopés par les craintes liées aux fuites radioactives au Japon. Le taux à 10 ans allemand cédait 8 points en fin de journée, à 3,14 %. Julien Beauvieux

latribune.fr

15 Mars 2011, 21:25

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